vendredi 25 août 2017

Juste avant le bonheur - Agnes Ledig

Présentation de l'éditeur ( pocket) -   histoires de vie

Julie, 20 ans, qui élève seule son fils Lulu est caissière dans un supermarché. Elle attire l'attention d'un client, quinquagénaire aisé à nouveau célibataire. Généreux et désintéressé, Paul invite Julie à passer quelques jours dans sa belle villa de bord de mer en Bretagne. Ils y retrouvent Jérôme, le fils de Paul, qui se remet mal du suicide de sa jeune femme. Gaieté et optimisme reviennent grâce à l'attachante présence du petit Lulu. Mais au retour, un nouveau drame survient. Une chaîne de soutien, d'affection et de tendresse se forme autour de Julie. Avec elle, à travers elle, des êtres désemparés tentent de réapprendre à vivre et de saisir une deuxième chance. La force des épreuves surmontées, l'espoir d'un nouvel amour, ainsi qu'une bonne dose d'intelligence et d'humour peuvent réussir ce miracle. Un conte de fées moderne. L'émotion partagée avec des personnages profondément attachants et les dialogues d'une rare vivacité donnent un livre bourré de grâce, d optimisme et d énergie, qui réconcilie avec la vie !

C'est le deuxième livre que je lis de cette auteure pour laquelle je ressens une certaine compassion et sympathie, et lorsque l'on connait un peu son histoire personnelle, il est vrai que tout prend une ampleur différente. Elle sait de quoi elle parle et j'avoue que les critiques "assassines" que j'ai pu lire m'ont laissé pantoises, mais je peux comprendre, trop de fatalisme et de sensiblerie peut décevoir, et l'histoire dont elle nous parle est à peine croyable tant les personnes sont bons, caricaturés à l'extrême pour certains, et finalement assez passif devant tous ce qui arrive...
Mais en ce qui me concerne,  je n'irai pas par 4 chemins, j’ai aimé sans discuter, sans pinailler, j’ai été traversé par des émotions très intenses, (elle m'a tiré des larmes de crocodiles !) et je ne suis pas spécialement "bon public" mais c'est vrai que tant de douleurs et de poisse finissent par crever n'importe quelle carapace.

Notre héroïne, Julie, jeune femme d'une vingtaine d'année, un peu paumée et très poisseuse, ne semble pas avoir l’ombre d’une chance dans sa vie privée et professionnelle, mais alors, comment quelqu'un qui transpire autant le malheur et les ennuis, arrive à éclairer les autres de cette façon, mystère ! mais ce genre de personne existe, il y a des gens qui rayonnent malgré tout, elle en fait partie. 
On pourrait être frappé aussi de sa naïveté à suivre Paul, un homme mature et aigri, mais il va être aussi touché par la "grâce" que dégage cette femme simple qui s'accroche à la vie pour son Lulu, son fils, très attachant petit bonhomme. Jérôme, le fils de Paul, apportera la note la plus réaliste et réfractaire de l'histoire, il observera la scène de loin, ne comprenant pas l'engouement de son père pour cette fille, un cas social et rien de plus à ses yeux !
Tout ce petit monde qui souffre de plaies diverses et de solitude va cohabiter difficilement au début, puis l'entraide va s'organiser avec une réelle envie de s'en sortir. Chacun verra sa renaissance personnelle malgré toutes les épreuves qu'ils vont devoir affronter, alors qu'ils se sentaient tous au seuil du bonheur ...

Bref, je ne vais pas vous noircir trop l'ambiance et le tableau, car heureusement, il y a beaucoup de positivisme, des belles réactions et des gestes d'amour et de tendresse qu'il ne faudrait pas hésiter à faire parfois. L'écriture enjouée de Mme Ledig apporte aussi des éclats de rires, elle nous offre des dialogues truculents et des moments de vie bien observés. Le récit est vivant et réaliste, et c'est sans doute pour ça que les sujets difficiles qui sont abordés, avec délicatesse et une certaine pudeur, touchent en plein coeur. Je recommande cette lecture par grand beau temps dans le ciel et dans la tête !

“Ce n'est pas avec le sable d'en haut, sec et lisse, que l'on construit les châteaux de sable, c'est avec celui qui fraye avec les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez à construire votre château de vie, parce que la tempête vous a rendue solide. Et ce château, vous le construirez avec des grains qui vous ressemblent, qui ont aussi connu les déferlantes de la vie, parce qu'avec eux, le ciment est solide ”

lundi 21 août 2017

Une étude en écarlate « Les chroniques d'Eward Holmes et Gower Watson » - Jean d’Aillon

Présentation de l'éditeur ( 10/18) - Policier - Roman historiques

Voilà le sujet : Le 21 mai 1420, la reine de France signait un traité par lequel le roi Charles VI reconnaissait son gendre Henri V d’Angleterre héritier de la couronne de France. Un an plus tard, l’eau d’une fontaine voisine de la porte Saint-Honoré devint rouge et le peuple resta convaincu qu’il s’agissait du signe précurseur de quelque désastre.
Au même moment, Edward Holmes, clerc et demi-frère du baron de Roos tué à la bataille de Baugé, est chassé de l’hôtel parisien de son seigneur. Ne pouvant rentrer en Angleterre, Holmes trouve logis chez maître Bonacieux, greffier au Châtelet et zélé partisan bourguignon, où il partage la chambre de Gower Watson, un archer blessé à la bataille d’Azincourt.
Dans un Paris où règnent la faim, le froid et la misère, Edward Holmes devra mettre à jour un terrible complot dans lequel les conjurés veulent entraîner son ami Gower Watson.



Ce titre est le premier de la saga « Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson » qui en comporte 4 à ce jour :  Une étude en écarlate, le chien des Basqueville, la ville de la peur et les exploits d'Edward Holmes ( qui regroupe 3 nouvelles).   
J’étais plutôt intriguée et curieuse de retrouver encore notre "Holmes" dans un autre contexte, j’ai lu avec plaisir cette histoire qui relate en fait comment Conan Doyle aurait déniché son personnage emblématique : il aurait trouvé un texte ancien où apparaitrait déjà nos deux compères, l’un archer (Watson) et l’autre juriste, clerc plus précisément (Holmes). 
Jean d’Aillon reprend cette histoire à son compte, en allant plus loin dans l'explication, et il va nous faire découvrir les aventures de ces premiers personnages plongés au coeur du moyen âge, à Paris dans un contexte historique plutôt compliqué. 
Avec ces aventures, qui auraient inspirées le Sherlock des temps modernes, il allie de nouveau l’Histoire et les enquêtes policières ! C'est succulent et plein de dialogues sympathiques ! cela redonne une nouvelle "vie" à ce personnage légendaire, même si le mythe risque de finir par s'essouffler ! A quelle sauce n'a t il pas été encore mangé ce Holmes !? ...

Si je vous parle d'un contexte historique compliqué, c'est que cette histoire se passe durant la sanglante guerre entre les Armagnacs et les bourguignons, et que Paris est alors sous domination anglaise. On ne peut pas passer à côté de cet aspect historique, Jean d'Aillon aime l'histoire et il s'accorde toujours beaucoup de temps pour décrire les ambiances et les lieux, ce qui nous donne une très bonne idée de la vie à cette époque. L'immersion est alors complète et instructive, j'ai eu ce même ressenti à la lecture des premières aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour,  j'avais déjà remarqué son souci du détail à tous les niveaux, et on sent chez l'auteur, ce plaisir de narrer une aventure dans laquelle il pose de vrais jalons historiques.

Le décor de base étant planté, on assiste ensuite à la rencontre de nos deux personnages fétiches, et peu à peu, ils avanceront ensembles dans la résolution d'enquêtes, il affuble nos personnages des mêmes caractéristiques que nous leur connaissons déjà : droiture et honneur pour l'un, esprit intuitif et brillant pour l'autre.  L' approche globale est nouvelle, mais les bases sont là ! Je vous laisse découvrir leur premiers pas côte à côte.

Le petit bémol pour moi est la redondance et l'enchainement des enquêtes du clerc, j'ai trouvé que la vigueur du départ s'étiolait dans le règlement des litiges pour certains assez anodins, voire un peu répétitifs dans leur mises en scène. Je vous rassure cela ne gâche en rien la qualité de l'ouvrage qui montre encore une fois le talent de conteur de Mr d'Aillon, dont j'ai pu croiser le regard bleu et timide, il y a quelques années au salon du Printemps du livre de Montaigu !

Quelle imagination étonnante de puiser ainsi dans l'imaginaire et de nous donner la sensation de faire une découverte, d'avoir de nouvelles révélations sur l'existence d' un héros aussi charismatique et connu ! c'est bien joué ! Si ça vous tente, je vous souhaite bon voyage dans le vieux Paris pour découvrir les origines de Holmes et de Watson !


vendredi 18 août 2017

Le challenge de la licorne - 4 édition


Ce challenge sera toujours sous le signe des univers imaginaires et du Thriller-Policier
Ce sont mes deux genres préférés  ...
et si ce sont les vôtres aussi, nous allons nous faire plaisir !


Je vous invite à me suivre dans ces univers, entre rêves et frissons,
Cette quatrième édition verra le challenge évoluer encore un peu,
il débutera le 1er septembre 2017et s'achèvera le 31 aout 2018.
Inscription jusqu'à fin septembre, pas plus de 15 participants.

Voila le deal:

• Celui qui s'inscrit a un potentiel de 18 livres à lire dans l'année sur les deux thèmes (9 de chaque), ainsi il peut continuer ou s'arrêter comme il le souhaite.
• DONC Pas la peine d'indiquer votre niveau, vous commencez par un premier livre et rajouterez vos lectures comme vous le souhaitez au cours de l'année, si vous en lisez 3 de chaque vous aurez atteint le premier niveau : Elfes psychopathes, 6 de chaque : Dragons sanguinaires et 9 de chaque, Trolls tueurs fous.

Si un niveau commencé n'est pas fini,  ces points ne compteront pas au final. 

• Vous mettrez sur le fil du forum votre lien ou une chronique de quelques lignes pour valider la lecture, au choix.
• Je ne mettrai plus de lien sur la première page du topic. j'inscrirai seulement le titre de votre lecture et le nombre de points. et un seul lien, celui vers votre page d'accueil de votre blog, si vous en avez un.
Si je n'ai aucune chronique dans les 3 premiers mois, je supprime l'inscription

• Vous avez l’année entière pour lire des livres sur ces thèmes, chaque livre lu rapporte toujours 3 Points, et cette fois ci 3 nouvelles règles qui ne sont pas obligatoires mais qui pourront agrémenter votre lecture

1/ Si vous lisez à tour de rôle un imaginaire puis un policier, je rajoute 1 point à chaque lecture suivante. Et si la lecture suivante est sur le même thème on reste à 3.

2/ La deuxième nouvelle règle est que si vous avez la possibilité de faire des lectures communes avec des inscrits dans la même catégorie, les points de cette lecture commune seront multipliés par 3.

3/ Je vous demanderai de mettre une note sur 5 avec votre avis, et ce, afin de faire une sorte de mini top list des meilleurs livres présentés en imaginaire et en policier/thriller dans ce petit challenge !

C'est un challenge, un plaisir mais aussi un engagement,  Merci de jouer le jeu. Cumulable avec d'autres challenges !
Je tiendrai à jour aussi votre avancée également sur mon blog, dans l'onglet prévu à cet effet.
Et pour vos blogs, la bannière est en haut !

 Le lien sur LA ! BON CHALLENGE


jeudi 10 août 2017

De sinistre mémoire - Jacques Saussey

présentation de l'éditeur ( french Pulp) - Policier


Deux jeunes trouvent la mort à Paris, victimes d'un tueur qui leur injecte de l'héroïne pure. Deux SDF subissent également un sort funeste dans les sous-sols de la gare de Lyon. La copie d'une lettre codée ancienne va parvenir à la police, et la mettre sur la trace d'une vieille histoire qui trouve sa source en Bretagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le capitaine Daniel Magne et la jeune APJ Lisa Heslin vont tâcher de remonter dans le temps pour démêler l'affaire... mais celui qu'ils traquent est-il le vrai coupable, ou également une victime ?





C'est un policier passionnant que je viens de finir. Une nouvelle perle qui arrive ici à renouveler le genre et à me surprendre par la subtilité des enquêtes et la recherche de mises en scène élaborées. La dédicace de l’auteur contient le fin mot de l’histoire car tout réside dans une vengeance, elle se déguste longuement et froidement pour les acteurs de cet opus ! 

Je n'en dirais pas plus sur l’affaire car le brio de ce livre tient aussi dans un suspens maitrisé, il ne s’agit pas forcément d’action trépidante, même s’il y a de très bonnes scènes, mais c'est surtout l'approche psychologique qui est bien décrite et qui montre ce qui peut mener un homme au bout de son destin et de sa vengeance. Le tout rondement mené grâce à une écriture simple mais qui galvanise ...


Le cadre historique est particulièrement bien exploité, c’est une facette de notre histoire de France, avec l’occupation de nos campagnes pendant la seconde guerre mondiale, qui est abordée. Il y a de la matière et les souvenirs de certaines monstruosités commises à cette époque sont encore bien présentes dans le souvenir et la mémoire de certains. 

L'enquête est un peu longue à se mettre en place car les premiers meurtres ne nous renseignent pas du tout sur les motivations du tueur, mais quand tout commence à se mettre en place, la révélation est surprenante, et sans excuser la vengeance, ni les nombreux meurtres inutiles, on peut compatir et essayer de comprendre ces actes de désespoir. 

On redécouvre aussi cette formidable machine Enigma, notons l'excellent film Imitation Game qui s'appuie sur la biographie d'Alan Turing, et qui m'est aussitôt revenu en mémoire en lisant ce roman.

J'ai appris à connaître le capitaine Daniel Magne, son équipe d’intervention et la jeune Lisa Heslin qui après une absence justifiée (apparemment, il faut que je me procure le tout premier « colère noire », elle aurait été gravement blessé lors de leur dernière enquête) reprend doucement du service. Leurs histoires personnelles s'entremêlent, les sentiments et leurs devoirs aussi. Des personnages attachants, parfois paumés mais qui s'accrochent, et leur acharnement à découvrir la véritable identité du tueur en série va se révéler payante au fur et à mesure, les pistes se brouillent à souhait, et la fin est émouvante et attendue sans l'être .... 


Bref, Mr Saussay compte une fan supplémentaire, la suite est au programme ...












     La machine Enigma


Été 1940. La guerre semble avoir choisi son camp. La Pologne, la France ont capitulé. La Grande-Bretagne résiste, mais elle dépend, pour la moitié à peu près de son approvisionnement en matières premières, des importations maritimes. Or, dans les mers, les sous-marins allemands, les redoutables U-Boot, font régner la terreur, coulant de nombreux navires. Ils attaquent de nuit, en meutes. Pour leur coordination tactique, ils échangent de nombreux messages radios, avec le commandement à terre. Ces messages sont cryptés à l'aide d'une remarquable machine, l'Enigma.
L'Enigma est une machine à chiffrer inventée initialement par Arthur Scherbius et Richard Ritter en 1918.

L'armée allemande, qui sait l'importance du renseignement dans les conflits modernes, se dote alors massivement d'une version militaire de cette machine. Elle se présente sous la forme d'une caisse en bois de 34×28×15 cm, et pèse une douzaine de kilos. Elle est composée
-d'un clavier alphabétique
-d'un tableau de connexion
-de 3 rotors mobiles à 26 positions
-d'un rotor renvoi à 26 positions (le réflecteur)
-d'un tableau de 26 ampoules correspondant aux 26 lettres de l'alphabet.


Le principe de fonctionnement de l'Enigma est à la fois simple et astucieux. A chaque fois que l'on presse une lettre, un circuit électrique est fermé, et s'éclaire une ampoule qui correspond à la lettre codée. Le circuit qui est fermé dépend de la position des rotors. A chaque lettre frappée, un ou plusieurs des rotors mobiles tourne, changeant la substitution qui sera opérée à la prochaine touche pressée. De plus, le chiffrage est réversible : si en tapant A vous codez D, si vous aviez tapé D, vous auriez codé A. Ainsi, si le commandement allemand et le sous-marin ont le même réglage de départ, il suffit à l'opérateur du sous-marin de taper directement le message codé pour obtenir le message clair. Les Allemands avaient donc diffusé dans leurs services des carnets de code permettant de réactualiser chaque jour à minuit les machines, par la position initiale des rotors. Ces carnets de code étaient valables un mois. Le nombre de clés est gigantesque et les allemands ont une confiance totale en la machine Enigma, dont ils fabriqueront 100.000 exemplaires. Au su et au vu de tous, ils s'échangeront des communications radios cryptées, persuadés que jamais les Alliés ne les comprendraient.

C'est d'abord une trahison qui va aider les Polonais, celle de Hans-Thilo Schmidt. Il est le frère de Rudolph Schmidt, qui est à la tête du corps des signaux de l'armée allemande et est celui qui a imposé la machine Enigma. Ayant des ressentiments envers son frère et la patrie, Hans-Thilo Schmidt vend en novembre 1931 à un agent secret français du nom de Rex les plans de la version militaire d'Enigma. Ceux-ci firent un travail remarquable, initié notamment par le jeune mathématicien (23 ans) Marian Rejewski. En comparant les messages envoyés le même jour, il parvient à reconstituer les rotors utilisés dans la version militaire de l'Enigma, et à en fabriquer une copie. Grâce à un travail collectif supplémentaire d'une année, un bureau fit le tableau des positions initiales, et une machine automatisée, baptisée "La Bombe", permettait d'automatiser le déchiffrement. Ainsi, vers le milieu des années 1930, la Pologne dispose de méthodes pour déchiffrer les messages allemands.
En 1938, les allemands changent le protocole d'envoi de leurs messages, et surtout, ils font passer de 3 à 5 le nombre de rotors de leurs Enigma. La Pologne perd le contact. Devant la gravité de la situation internationale, les Polonais font parvenir aux Anglais et aux Français en 1939 une Enigma, ainsi que l'ensemble de leurs découvertes.

Les Anglais ont compris assez tard l'intérêt de la machine Enigma. En 1939, le service du chiffre décide de s'éloigner de Londres, et des futurs bombardements, pour s'installer, en toute discrétion, au manoir de Bletchley Park, dans la paisible campagne à 60km au nord-ouest de Londres. Devant l'urgence de la situation, les meilleurs mathématiciens, linguistes, et même joueurs d'échecs sont appelés à Bletchley Park, où plusieurs milliers de personnes se cotoieront.

Parmi elles, Alan Türing, un logicien et mathématicien, qui, quelques années plus tôt, a conçu une machine universelle qui formalise la notion d'algorithme et est le précurseur des ordinateurs modernes. Il conçoit une nouvelle machine automatique, inspirée de la Bombe polonaise, pour déchiffrer les messages allemands. Les Anglais parachutèrent aussi des mines afin que les sous-marins allemands signalent la présence de ses mines dans leur message. Ainsi, la présence de ce mot probable aidait au déchiffrement. Les progès sont alors considérables. Du premier au second semestre 1941, le tonnage coulé chute de moitié (de 2,9 millions de tonnes à 1,4 millions).

En février 1942, une nouvelle version de la machine Enigma est mise en service, provoquant un nouveau trou noir dans le décryptage des messages. Grâce à des documents récupérés sur un sous-marin allemand, et à l'aide technique des Etats-Unis, Bletchley Park retrouve mi 1943, toujours sous l'impulsion de Türing, la faculté de décrypter les messages allemands. En 1944, le premier ordinateur de l'histoire, le Colossus, leur garantira une puissance de calcul suffisante jusqu'à la fin de la guerre : la bataille de l'Atlantique est gagnée! Cela, d'autant que les allemands ne se douteront jamais que leurs messages sont décryptés.

Le travail d'Alan Türing pour déchiffrer les messages allemands a profondément changé le cours de la seconde guerre mondiale. Plusieurs centaines de navires, leur équipage et leur cargaison, furent sauvés. Le débarquement de l'été 1944 a pu être préparé en toute sérénité... Grâce au génie d'un mathématicien !

source : http://www.bibmath.net/crypto/



mardi 1 août 2017

Le septième prophète - Matt Verdier


Présentation de l'éditeur ( les Indés) - Thriller

Une tempête de cendres et une pandémie destructrice s’abattent sur l’Europe. Tandis qu’en France le virus fait des ravages, sept corps sont retrouvés mutilés dans sept églises. Jeune capitaine de police tourmenté au passé trouble, Yan Blys est chargé de cette affaire qui évoque un culte sataniste. Il découvre rapidement l’existence d’une prophétie dont les sept meurtres sonnent le commencement. Plus étrange encore, les dépouilles des victimes portent des scarifications semblables à celles qu’un mystérieux agresseur, plusieurs années auparavant, a pratiquées sur Alex, la sœur jumelle de Yan, enfermée en hôpital psychiatrique depuis lors. L’angoisse du policier atteint son paroxysme lorsqu’il constate qu’un carnage vient d’avoir lieu dans l’établissement et qu’Alex est en fuite.
Un livre écrit par Dieu et modifié par Satan, un ordre religieux secret enquête au cœur du cauchemar. Les dogmes qu’il devra bousculer pourraient bien le mener aux origines de l’humanité et à une révélation terrible sur les siennes.


7 crimes dans 7 églises, comme 7 péchés capitaux.
Un livre écrit par Dieu et modifié par Satan.
Une course effrénée contre la fin des temps menée par l’Opus Dei et un jeune flic paumé.


Le Septième Prophète est le deuxième roman de ce jeune auteur. Je vous préviens tout de suite, c'est noir, noir et noir ... Yan Blys est le flic malmené de cette histoire, il se réveille au début d'un mauvais rêve qui va vite devenir un cauchemar. Et à partir de là, tout part en vrille, une fin du monde sordide qui prend la forme d'un nuage mortel au dessus de l'Europe,  et pour agrémenter le tout, il se retrouve au coeur d'une enquête policière peu ordinaire aux consonances ésotériques, des cadavres au nombre de 7, des lieux saints pervertis, des scarifications d'un autre temps... Bref, l'imagination de Matt Verdier n'est pas nouvelle à ce sujet, mais il a choisi un angle original pour revisiter nos peurs ancestrales de l'Apocalypse, en mettant en confrontation une soeur et son frère jumeau.

Ce qu'il faut retenir c'est la très belle écriture, nerveuse et descriptive qui nous plonge dans ce drame avec une force de persuasion et une étonnante intensité ! Il est question tout au long du roman de la réalisation d'une prophétie, et peu à peu, l'auteur nous perd dans un dédale diabolique entrainant à sa suite ses amis, ses collègues à la recherche de sa soeur et cela  contre vents et marées. Leur relation est au coeur de ce roman et le mystère s'épaissira jusqu'à la fin, cette recherche va nous permettre de croiser des sociétés secrètes et des légendes qui prennent soudain une réalité déconcertante. Notre héros perd pied et on peut comprendre pourquoi surtout quand on croise des loups immenses à la bave acide ou des chevaliers de l'Apocalypse .... Il faut dire qu'on va de révélation en révélation et l'auteur sait nous balader, les hypothèses s'enchainent, mais qui est qui ? et qui fait quoi ? On ne sait plus très bien à quel saint se vouer !!!

En espèrant vous avoir mis la puce à l'oreille ou l'eau à la bouche... comme vous voudrez, pour lire ce thriller ésotérique,  je vous souhaite d'ores et déjà une bonne lecture si vous décidez de sombrer dans l'horreur... mais attention âmes trop trop sensibles ... s'abstenir !

 

Quel plaisir de pouvoir rencontrer un écrivain tout en lisant son livre et cela autour d’une table, dans un petit cercle de lecteur,  que ce soit ou non, notre genre de prédilection, l’échange est toujours enrichissant…

Le magnifique et lumineux sourire de Matt contraste avec ses écrits sombres...voire glauques, n'ayons pas peur des mots. C’est d’ailleurs assez intéressant de voir à quel point ce livre appelle à la lumière en véhiculant des messages de paix alors que les héros se débattent contre leur propres démons, en plus de tout le reste, fin du monde, souffrance, solitude et maladie ! 


Après avoir passé une bonne heure à discuter, on se rapproche des pensées de l’auteur et on comprend mieux ces motivations. Matt est un révolté de l’intérieur, il exècre les injustices et les inégalités, une belle personne à n’en pas douter.  
Toute cette énergie qu’il accumule contre les travers de notre société, il la libère le soir venu, au calme, en déchargeant ces mauvaises ondes sur son notepad, exorcisant ses pires pensées et la misère du monde, à travers des personnages emblématiques et charismatiques.
La relecture et le lissage viendront quelques jours plus tard avant d’enchainer sur une nouvelle salve de pages, ou de nouveau, il baignera ses personnages dans une noirceur décrite avec application et maitrise.
Son travail quotidien et sa famille sont une lanterne qui lui permettent de retrouver la réalité et de ne pas se perdre dans le  monde cauchemardesque qu’il fait vivre. Les sujets sont glauques, ésotériques et remettent en question certains vérités de la religion, on adhère ou pas, mais on respecte le choix et le parti pris de l’auteur qui se sert avant tout de ce décor pour agrémenter également une histoire psychologique sur les relation humaines et fraternelles. Il se pousse dans ses retranchements en matière de réflexion et de sensibilité, et évacue ses idées à la façon d'une psychanalyse.  Il est très ouvert et à l’écoute des réflexions des lecteurs.
Patrick Graham et Sire Cédric, deux de ses pairs sont aussi des  références pour lui. Connaissant la plume de ces deux auteurs, je trouve qu’il y a en effet des similitudes, autant dans le style que dans les messages.
Quand Matt nous a raconté la naissance de ses personnages, c’était jubilatoire ! il avait des yeux d’enfants, il se laisse prendre par leur jeu, des tempéraments s’imposent à lui et l’histoire se construit au rythme des avancées de ses personnages. Son plus gros travail est ensuite de pouvoir canaliser tous ces déferlements d’idées et d’aventures que ses pantins veulent absolument vivre. C’est une épreuve dans l’écriture, et cela lui prend beaucoup d’énergie.


Enfin, c’est charmant de trouver chez ce jeune homme équilibré (c’est lui qui le souligne) autant d’interrogation sur l’humanité et sa naissance ! La manière dont il en parle peut choquer, elle est forte et crûe,  mais n’est-ce pas comme cela que l'on fait réagir le monde ? une manière de faire bouger les choses à petite échelle !

Cette rencontre donne donc une saveur nouvelle à ma lecture du septième prophète. Et quelle chance d’apprendre qu’il vient d’emménager dans la même ville que moi ! J’attends donc son troisième roman qui mettra en scène une jeune femme, a priori, il exploitera le domaine du «serial killer» par possession interposée. mais chut ! un vaste programme ...  mais je n’en dis pas plus ! car je n’en sais pas plus !  Merci Matt de ce bon moment !


Merci également à la librairie " la parenthèse" qui a organisé cet échange et événement.