Présentation de l'éditeur ( Pocket) - Histoire - Fantastique - Aventure
Dès sa naissance, en l’an 1185, le fils du seigneur de Rossal est différent des autres. Entré en ce monde le visage voilé, le jeune Gondemar ne vivra que parce que la succession de la seigneurie l’exige. Objet de la méfiance superstitieuse des serfs, il trouvera refuge auprès du père Prelou et de Pernelle, sa seule amie. Mais Gondemar n’est pas né pour le bonheur. La solitude doit être son lot.
L’année de ses quatorze ans, Gondemar fait la connaissance de Bertrand de Montbard, templier défroqué, engagé comme maître d’armes afin de protéger Rossal. Avec le temps, l’adolescent verra en Montbard le père puissant qu’il n’a jamais eu. Après un entraînement qui frise la cruauté, le futur seigneur devient un guerrier redoutable. Jusqu’au jour où il est assassiné.
Ironiquement, c’est à cet instant que s’amorce la vraie destinée de Gondemar de Rossal. Ramené d’entre les morts après un séjour en enfer, il a désormais pour mission de protéger la Vérité, dont il ne connaît ni la nature ni l’emplacement. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il doit suivre la route du Sud et qu’il doit mener cette quête afin de trouver le salut de son âme. Sur son chemin, cathares, templiers et croisés se succèderont.
Et cette Vérité qu’il doit sauvegarder lui dévoilera un pan méconnu de l’histoire.
J'ai fini ce livre il y a assez longtemps et je prends donc beaucoup de recul pour vous en parler… mais pas besoin de me creuser la cervelle des heures car j'ai ce livre bien en tête et c'est un coup de coeur assuré !
Vadrouiller au moyen âge est un enchantement pour moi, j'aime cette période de l'histoire et là, on est servi, tout y est, le monde de la paysannerie, les tensions entre les seigneurs, les problèmes de la vie quotidienne, l'ambiance est particulièrement bien rendue. En plus d'être un roman d'aventure, on y découvre un pan de l'histoire cathare amenée de façon intéressante et instructive, les faits relatés sont nécessaires à notre compréhension et viennent étayer sans ennui, la vie de notre héros, Gondémar de Rossal, lui apportant véracité et crédibilité.
" Tous les enfants qui naissent voilés, portent malheur…" Tout commence par une malédiction, Gondémar de Rossal est né avec cette croyance, alors rejeté, il emmagasine des sentiments de haine et de cruauté ; son père n'a d'autres choix que de l'entrainer à prendre les armes pour canaliser ses forces en apprenant à se protéger et aussi à défendre les siens.
Il va très vite donner foi aux rumeurs et devenir le monstre que tout le monde attendait … Et, c'est là que "le fantastique" entre en scène, lui offrant une renaissance pour se racheter de ses lourdes fautes... Mais comment expliquer ce qui lui arrive, pourquoi lui et quel enjeu repose alors sur ses épaules ?
Une première partie qui s'oriente sur la vie et les déboires de Gondémar et la deuxième qui nous propulse dans l'aventure …C'est ce que je vous laisse découvrir, mais moi, j'ai été vraiment emballée de participer à cette histoire !
Des personnages qui donnent le ton et font la force du récit… Tout d'abord, son maitre d'arme, Bertrand de Montbard qui est le personnage que j'ai préféré. Ancien templier, ce vieux baroudeur a beaucoup de charisme. Les relations qui s'instaurent entre les deux hommes sont fortes, respectueuses, pleine de discipline et de filiation, j'ai aimé les écouter débattre et se battre, entre le mentor et l'élève, le père et le fils, ah ! ce maître d'armes m'a touché parfois jusqu'aux larmes…
Pernelle aussi est incroyable, forte et fragile à la fois. Elle traîne un lourd passé comme Gondémar, le connaissant depuis l'enfance, ils partagent des souvenirs d'enfance, des bons et des mauvais. Elle est touchante et dévouée. Et autant vous dire, on ne minaude pas, l'histoire d'amour qui nait entre Gondémar et Pernelle n'a rien d'une bluette, on patauge beaucoup dans le sang et les larmes, et la force de leurs sentiments est protégé par une belle pudeur, il y a beaucoup de pureté dans cette tendresse, et elle transcende la bassesse de la guerre et des combats.
C'est vraiment une histoire dure et parfois cruelle où la sensibilité du lecteur est mise à l'épreuve, mais c'est toujours très juste dans les émotions, il s'en dégage un ressenti profond et fort.
Le fantastique arrive tardivement dans l'histoire.. et même si cela occasionne beaucoup d'événements et induit les motivations et les agissements de notre héros, le fait de revenir à la vie … après avoir été semble-t-il bien mort ! (Je ne vous dévoile rien, tout ceci est écrit HELAS … en 4e de couverture).. ne semble poser aucune question particulière, c'est amener intelligemment et on croit à cette deuxième chance, tout comme Gondémar, qui ne sait pas très bien ce qu'il doit faire pour plaire à cette puissance divine qui lui rend la vie, pourquoi lui ? quel est le prix à payer ? et quelle est sa véritable mission ?…
C'est avec une plume entraînante qui mêle l'histoire et la note fantastique harmonieusement que j'ai suivi avec intérêt l'histoire de ce "Gondémar" qui finit malgré tout par être attachant (malgré la cruauté de son comportement dans la première partie). Son âme est plus profonde qu'i n'y paraît et c'est sans doute aussi pour ça qu'il a été sauvé … Je suis impatiente de lire le tome 2, le fardeau de Lucifer, pour voir l'évolution de son personnage et de l'aventure, pleine de rebondissements, qui a commencé au coeur du pays cathare ...
L'avis de
Belle de nuit, grâce à qui j'ai lu ce livre ! et pour qui, il a été un coup de coeur aussi !
PETIT HISTORIQUE
LE CATHARISME
Au XIIème siècle s’est développée dans le sud de la France une religion chrétienne différente du catholicisme : le catharisme.
Cette dissidence chrétienne médiévale réclame, comme d’autres mouvements de son temps, le retour au modèle d’Eglise primitive des premiers temps du Christianisme. Elle condamne l’Eglise romaine et sa hiérarchie au prétexte de ce qu’elles ne respecteraient pas l’idéal de vie et de pauvreté du Christ.
Cette nouvelle croyance basée sur le christianisme mais très critique vis-à-vis du catholicisme s’est rapidement propagée dans toute l’Occitanie. Le pape Innocent III pour contrer ce mouvement décida de lancer la croisade contre les Albigeois. Cette croisade se doubla rapidement d’une guerre géopolitique entre les seigneurs du Nord et les seigneurs occitans. Les tribunaux de l’Inquisition achevèrent le travail des nombreux sièges et bûchers contre les cathares. Bien que le catharisme fut éradiqué, il est un des symboles de la tolérance, de la liberté et de l’ouverture d’esprit de la culture occitane. Il a laissé son empreinte sur ce territoire et son identité.
Aujourd’hui, il ne reste que très peu de vestiges de cette histoire. Les châteaux, abbayes et musées du Pays Cathare sont devenus les symboles de ce combat ; les châteaux ayant servis de refuges aux cathares et subis de nombreux sièges, les abbayes ayant pour fonction de renforcer la position catholique et de soutenir la croisade. Les siècles passants, l’aspect de ses monuments a beaucoup évolué mais leur histoire, elle reste à jamais attachée à la tragédie de l’époque médiévale.
LA DOCTRINE
...Aux yeux de l’Eglise romaine, les cathares représentaient un danger bien pire que les infidèles (juifs et musulmans), car, tout en étant chrétiens, ils interprétaient différemment les Ecritures et refusaient la doctrine des sept sacrements.
Leur croyance était basée sur l’existence de deux mondes, l’un bon et l’autre mauvais. Le premier, le monde invisible dont les créatures sont éternelles, résulte de la création de Dieu le Père ; le second, le monde visible et corruptible, est l’œuvre du Diable. Introduits dans des corps de chair fabriqués par le Diable, des anges déchus sont devenus les âmes des hommes et des femmes.
Pour les cathares, le christ est uniquement l’envoyé du Père venu porter le message du salut aux hommes. Il n’est pas comme chez les catholiques le rédempteur de tous les péchés. Du coup, les cathares ne conservent qu’un seul sacrement, celui du consolamentum (consolation) ou baptême d’imposition des mains pratiqué par le Christ, le seul à apporter le Salut.