Les Editions Voolume ( livre audio MP3) - Policier
Un crime odieux a été commis dans un infâme bouge parisien baptisé La Poivrière. Après une longue filature, l'inspecteur Lecoq arrête un saltimbanque prétendant s'appeler Mai. Le policier se demande alors si ce curieux individu ne pourrait être le duc de Sairmeuse, mêlé à une ancienne et ténébreuse affaire. L'enquête nous entraîne à rebrousse-temps vers le théâtre d'un complot entre deux familles et aux sources d'une énigme passionnante qui s'impose par l'analyse psychologique et la dimension historique.
Extrait : - Il est impossible, dit Lecoq, qu'il n'y ait pas une lanterne dans cette masure. Le tout est de mettre la main dessus. Ils furetèrent, et, en effet, au premier étage, dans la propre chambre de la veuve Chupin, ils découvrirent une lanterne toute garnie, si petite et si nette, que certainement elle n'était pas destinée à d'honnêtes usages. - Un véritable outil de filou, fit le père Absinthe avec un gros rire.
Je remercie les éditions Voolume et le masse critique Babelio qui m'ont permis de découvrir ce roman policier particulier.
Particulier, car je n'avais pas dû faire très attention en m'inscrivant, mais il s'agissait en fait d'un livre audio, ma première expérience sur un livre de Murakami avait été un véritable fiasco, alors quand j'ai reçu un courrier avec un lien pour télécharger le fichier MP3, je commençais intérieurement à regretter de n'avoir pas été plus attentive lors de l'inscription ...
Expérience peu concluante hélas ! malgré une écoute soignée de ma part, j'ai pu pour la seconde fois reconnaitre que je reste assez insensible à ce type de "lecture". Mon esprit divague très vite et l'effort de concentration devient vite contraignant, néanmoins je suis allée au bout.
Le récit étant un enchainement de déductions, si on ne suit pas le raisonnement du conteur, on est vite perdu. Les changements de ton par rapport aux différents personnages sont perceptibles mais l'ensemble manque de vie, une belle voix mais qui reste assez monotone à mon goût. Comme il aurait été sympa d'avoir vraiment des voix différentes et un peu de bruitage pour rendre l'ensemble plus vivant, surtout qu'il y avait de quoi faire !
Mais intéressons-nous maintenant à l'histoire, j'avais lu quelque part que l'auteur Emile Gaboriau était considéré comme le père du roman policier, intrigant ! Le roman était paru sous forme de feuilleton dans "Le Petit Journal" de l'époque en 1868. Il est intéressant de voir qu' à travers le personnage phare de l'enquêteur, Monsieur Lecoq, on voit en filigrane, l'esprit déductif et acéré de Sherlock Holmes, Conan Doyle revendique d'ailleurs s'en être inspiré pour créer son célèbre détective !
Monsieur Lecoq est un agent de la sureté et il aspire à monter les échelons, pour cela il va s'essayer à résoudre le mystère du meurtre de la poivrière, un endroit sordide dans les bas quartiers de Paris, cet établissement plutôt malfamé est tenue par "la veuve chupin". Et c'est là que les cadavres et l'affaire commence ... Gévrol, le chef de la sureté va conclure pour sa part assez rapidement à un simple règlement de compte, l'enquêteur Lecoq, lui, plus réfléchi ne se contente pas d'inventer une fin tragique, mais va se mettre en quête d' indices qui vont le conduire sur une autre piste, bien différente de la première. Pour cela, il sera aidé du père "Absinthe", un agent fidèle et attentionné, même s'il est assez porté sur la bibine.
Je n'en dévoile pas plus sur l'intrigue ...
L'enquête n'est pas très romancée, et reste vraiment une suite de déductions, Lecoq analysant les scènes et se repassant un peu en boucle les éléments. L'avancée dans l'intrigue parait donc très lente. Habituée aux policiers plus "punchy" et aussi plus moderne, je dois dire que je me suis un peu ennuyée, mais si on replace l'histoire dans son contexte historique, Emile Gaboriau est sans contexte très en avance sur son temps et sur les débuts de la police "scientifique". Un novateur dans un genre nouveau " le roman policier" !
Je suis donc passée un peu à coté de l'attrait de cette enquête, mais c'est sans doute aussi à cause du format audio auquel je ne suis pas habituée. En tous les cas, je recommande cet auteur aux amateurs de récit détaillé, ponctué par les réflexions et les déductions des enquêteurs ! On est plus dans la psychologie plus que dans l'action, l'hémoglobine laisse la place à la cogitation. On peut aussi ressentir l'ambiance du Paris des années 1870 avec les prémices de la commune et c'est aussi par certains côté, une étude réaliste et très intéressante des moeurs de l'époque. A découvrir !