mardi 29 novembre 2016

Les maîtres de l'ombre T1 - Lynn Flewelling

Présentation de l'éditeur (Milady) - Fantasy
Traductrice : Agnès Boclet-Richter

Lorsque Le jeune Alec de Kerry est emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis, il croit sa vie ruinée. C'est sans compter sur son étrange compagnon de cellule. Espion, voleur et noble à la fois, Seregil de Rhiminee est bien plus qu'il ne paraît. Lorsqu'il propose à Alec de devenir son apprenti, leurs vies changent à jamais. Alec découvre alors des routes inconnues qui mènent vers une guerre dont le tumulte ne l'avait jamais effleuré. Seregil et lui vont devoir s'infiltrer en territoire ennemi afin de découvrir quels complots s'y trament pour sauver la Couronne... ainsi que leurs propres vies. Mais la fortune est aussi imprévisible que le nouveau mentor d'Alec...




Me voici de retour dans des sphéres que j'apprécie particulièrement, un peu de fantasy pour me divertir après une série de thrillers. 

Je n'ai pas fait une très grande pioche avec ce titre car même si cette saga commence sous les meilleurs hospices, avec un début de récit assez captivant  ... au fil des pages,  j'ai fini par perdre un peu le fil de l'histoire, et passée à côté d'une intrigue qui tardait à venir.
On découvre un univers très travaillé et fouillé qui nous ramène à un décor médièval connu et classique, j'ai beaucoup apprécié les descriptions de chaque endroit et de chaque étape du récit, mais cela endort un peu l'activité de notre imagination, et quant l'histoire aurait du se renforcer dans le suspens et l'action, elle a continué à rester trop descriptive et sans surprise  ...  j'ai trouvé que ça ne décollait pas, et au bout de 300 pages, mon attention a commencé a s'effilocher, trouvant de la redondance dans les scènes d'apprentissage ou de magie et un manque certain d'intérêt pour ce qui se mettait vraiment en place.
Les personnages sont assez caricaturés et c'est le duo Seregil - Micum que j'aurai aimé voir évolué, Alec ne m'a pas ému, ni charmé, j'ai eu du mal à m'attacher à ce personnage qui n'a pas assez de caractère. Seregil est plus intéressant par son comportement et son côté mystérieux qui évolue dans le récit. On suit les deux compères dans des petites aventures quotidiennes qui effacent un fil conducteur plus important, et même si le vol et l'espionnage recoupent des thèmes qui m'inspirent habituellement ici, la mise en place nous laisse beaucoup d'interrogations, on ne comprend pas toujours ce qui  les lie au départ, Seregil devenant rapidement une sorte de mentor pour Alec ... cette première partie est émoustillante, leur relations s'installent et ... après j'ai manqué de concentration ou de vigilance car je me suis un peu perdue dans l'intrigue et les histoires dans les histoires...

Le ton est changeant au fil des chapitres, il y a de très bons moments dynamiques et prenants intercalés de nombreux passages descriptifs qui freinent l'histoire, et dans ces derniers, on sent que l'auteur prend plaisir à pousser ses descriptions, à construire tout un univers, à s'appliquer dans son ouvrage, et en cela, on peut apprécier son besoin de ne rien laisser au hasard, car heureusement, son écriture reste simple et fluide, et nous permet d'avancer.

Ce premier tome est donc assez psychologique, il détaille beaucoup les relations entre les personnages et nous montre leur tempérament,  et c'est sans doute un tome d'introduction nécessaire qui prépare la suite de la série... N'oublions pas de dire que la galerie des artifices et de la magie sont là également pour maintenir le récit dans une réelle "fantasy" même si elle reste assez classique. 
Un livre que j'ai lu avec engouement au début, ma motivation s'est effilochée au fil des pages, ne voyant pas se former concrètement l'intrigue et sentant le complot noyé dans la vie quotidienne de ce duo sympathique mais convenu.


vendredi 18 novembre 2016

SILO - Hugh Howey

Présentation de l'éditeur (Le livre de Poche) - SF
Traduction : Yoann Gentric et Laure Manceau

Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres.
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.



Je dois bien avouer que j'aime assez lire des histoires postapocalyptiques, les zombies m'avait fait frissonner dernièremen avec THE WALKING DEAD, mais ici, on ne rigole plus du tout de la même façon, car la situation des occupants du silo 18 est assez crédible et nous rappelle que ce futur dépouillé et monotone pourrait être le nôtre ... Le décor est simple, un énorme silo de 144 étages qui s'enfonce dans le sol et monte vers un ciel gris nuageux saturé de pollution, le corps humain ne supportent plus toutes ces toxines et leur seule chance de survie est de rester cloitrer dans ce silo où chaque étage a été pensé et étudié pour apporter à chacun, une vie relativement sereine, une vie en autarcie totale où chaque habitant doit s'adapter et vivre selon des règles strictes. Tout n'y est pas rose car les pressions de cet enfermement se soldent souvent par des rebellions vouées à l'échec...

Dehors ... c'est le vide, le néant, et pourtant, les " siloniens" ne cesse de regarder cette ligne d'horizon blafarde, espérant un signe, c'est une vision qui leur semble vitale pour ne pas perdre la tête. Les capteurs qui s'encrassent doivent donc être nettoyés régulièrement pour que la vue soit dégagée et pour cela le sacrifice humain est nécessaire ... Certains se proposent pour cette corvée, une façon de mettre fin à leur emprisonnement et pour d'autres, c'est une change d'aller voir au delà des premières collines persuadés qu' il doit y avoir quelque chose ...

Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, mais l'auteur a su créer une atmosphère mystérieuse, le suspens n'est pas torride, mais il y a cette envie de vouloir savoir ce qu'il y a dehors et cela devient vite contagieux, surtout pour le lecteur qui sent bien que la dehors, il se trame un truc ! ... La sortie du Shérif m'est restée en mémoire, et je ne pensais pas qu'il allait nous quitter si vite, un personnage très attachant ... une petite déception qui parait inconcevable, on se demande pourquoi avec une technologie assez avancée, ils n'arrivent pas à faire tenir des combinaisons qui durent plus de quelques heures ... on a vraiment l'impression que certains cherchent à cacher des choses et a empêché les plus courageux de trouver une réponse a leurs questions. Et je m'étonne qu eles habitants du silo ne se posent pas plus de questions ! ... Juliette, promue future shérif et bonne travailleuse manuelle, a le tempéramment nécessaire pour continuer "à forcer le passage" et en apprendre plus ... mais quand on se fait prendre à fouiner partout, on paie le prix fort...  "on" vous envoie vite vers la sortie, et ce que Juliette va vivre et découvrir m'a tenu en haleine tout au long de ces 730 pages ... Un récit avec des détails très réalistes qui fait que l'on s'attache très vite à la situation et aux personnages. 

Il est vrai que l'on retrouve des thèmes assez classiques dans le genre, manquant un peu même d'originalité pour certains, mais l'isolement, le vie sous cloche et la thèse du complot ont de beaux jours encore et ce récit tient bien la route... Propulsée au départ dans ce monde hostile, on apprend au fur et à mesure comment ils vivent, mais on a très peu d'informations sur la génèse de ce silo, ce qui n'empêche pas d'avancer dans l'histoire et de comprendre certaines choses au fur et à mesure ... cela fera surement l'objet du tome 2 qui a rejoint ma PAL dernièrement.

Grâce à de bonnes mises en scènes, les huis clos et le manque d'espace donnent de la matière à l'imagination, et malgré la monotonie des lieux et la nostalgie de l'enfermement, l'auteur offre un récit plutôt vivant, pas forcément à cause des dialogues, mais surtout avec les réflexions personnelles de chacun, leurs actions et leurs pensées que les protagonistes semblent partager avec nous. Le récit est simple et coule doucement, on est happée par ce qui leur arrive, et on retient beaucoup notre souffle surtout dans la dernière partie, je pense surtout à Juliette, une héroïne qui a les nerfs bien solides pour se sortir des pièges tendus par le "machiavélisme" de l'auteur ... Il y a aussi une certaine lenteur par moment dans le récit mais aucun ennui et ces baisses de densités expriment aussi le mal de vivre dans cette immense cage à lapins ...

Ah ! une dernière chose, question directe que je poserai bien à l'auteur ! pourquoi n'y a t il pas d'ascenseurs dans ce silo ?? ... j'ai peut-être loupé une explication à ce sujet, mais le seul bémol du roman, ce sont sûrement ces allers retours incessants dans les escaliers du silo, la notion du temps est assez bizarre.. 1 semaine pour descendre et remonter quelques 144 étages ... bon ... ! Mais à part ça, j'ai vraiment passer un bon moment, livre ingurgité en 3 jours .. Ma curiosité est bien piquée et j'espère en apprendre plus avec le reste de la trilogie. A découvrir pour les amateurs de SF et de vie futuriste !


mercredi 9 novembre 2016

L'abbaye blanche - Laurent Malot

Présentation de l'éditeur ( Bragelonne)  Thriller


Amour, meurtres et conspiration : une recette de la manipulation.

À Nantua, dans le Jura, le lieutenant Gange élève seul sa fille de six ans. Gaëlle, sa femme, les a quittés sans donner de raison.

Quand deux meurtres se produisent la même semaine dans ce coin du Jura où il ne se passe « jamais rien », Gange est entraîné dans une enquête explosive. Il s’oriente peu à peu vers l’Abbaye blanche, une secte particulièrement dangereuse, en cheville avec des notables locaux. Entre trafic d’art, âmes perdues et intervenants haut placés dans l’appareil d’État, il démêle peu à peu les fils et prend la mesure de l’iceberg qui se dresse devant lui. Les enjeux le dépassent, mais sa femme est peut-être victime de l’Abbaye blanche...


Tout démarre par une enquête assez classique et étant habituée à lire des policiers, je dois dire que j’ai eu du mal à entrer dans cette histoire, je n’ai pas trouvé suffisamment d'originalité dans les faits pour motiver ma lecture de manière intensive. J’ai ressenti des déséquilibres dans l’enquête, avec une entrée en matière un peu longue, quelques scènes d’action au milieu et une expédition facile et rapide en quelques pages. Néanmoins, le livre se lit facilement et nous donne quelques sujets de réflexions modernes et d'actualités.


Le lieutenant Mathieu Gange se retrouve au coeur de l’histoire dans tous les sens du terme. D’abord, parce qu'il s'absorbe très vite dans l'enquête, il fait rapidement des recoupements entre des morts suspectes, et puis cette enquête le touche soudain de très près, car il soupçonne sa femme, dont il n’a plus de nouvelles, d'être complice de cette tuerie... Vite happé par des fausses pistes, il court dans tous les sens, on partage ces interrogations, ces doutes, mais malgré ça, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ni à leur donner un visage. Bientôt, il est aidé par une journaliste, fouineuse et tenace, leur tandem improbable fini par s’avérer très efficace en donnant plus de "peps" à l’enquête. Je me souviens de l’épisode mémorable des chiens qui gardent une pièce … Mais je n’en dis pas plus, c'est un grand moment où l'action s'impose et génère un très bon suspens... on s'y croirait !


Bref, au delà de l'enquête traditionnelle, l'auteur semble appuyer ces réflexions sur des traffics en tout genre qui sévissent dans les hautes sphères de notre société et qui resteront sans doute impunis car les gros bonnets ont souvent le dernier mot, et savent disparaitre au bon moment. On voit le spectre d’un organe politique inébranlable, et ceux qui sont censés préserver nos valeurs se retrouvent parfois dans le mauvais camp nous donnant matière à réfléchir sur l’intégrité de certains dignitaires… ça fait peur et froid dans le dos ! 



Un livre qui se lit un peu comme un film,  je remercie Babelio et Les éditions Bragelonne pour m'avoir permis de découvrir ce premier roman très prometteur !

L'avis de Kalhan - E-Temporel


58- Le Marchand de Couleurs Retiré des Affaires : lire un livre dont le titre comporte le nom d'une couleur

mardi 1 novembre 2016

Le braconnier du lac perdu - Peter May

Présentation de l'éditeur ( Babel noir) - Policier
Traducteur : Jean-René Dastugue

Depuis qu'il a quitté la police, Fin Macleod vit sur son île natale des Hébrides, à l'ouest de l'Écosse. Engagé pour pourchasser les braconniers qui pillent les eaux sauvages des domaines de pêche, il retrouve Whistler, son ami de jeunesse. Le plus brillant des enfants de Lewis. Le plus loyal aussi qui, par deux fois, lui a sauvé la vie. Promis au plus bel avenir, il a pourtant refusé de quitter l'île où il vit aujourd'hui comme un vagabond ; sauvage, asocial, privé de la garde de sa fille unique. Et d'entre tous, il est le plus redoutable des braconniers. Quand Fin se voit contraint de le traquer, Whistler, de nouveau, l'arrache à la mort et le conduit jusqu'à un lac qui abrite depuis dix-sept années l'épave d'un avion. L'appareil, que tous croyaient abîmé en mer, recèle le corps d'un homme, assassiné.

Dans sa quête pour résoudre l'énigme, Fin opère un retour vers le passé qui le confronte aux trois femmes qui ont marqué sa vie : Marsaili qui a hanté toute son existence, Mairead à la voix pure qui a envoûté ses premières années d'homme, Mona dont l'a séparé pour toujours la mort tragique de leur fils.

Opus final de la trilogie de Lewis, Le Braconnier du lac perdu en est aussi le plus apocalyptique. Alors que resurgissent les démons enfouis et que les insulaires affrontent une nature dévastatrice, l'heure des comptes a sonné et les damnés viennent réclamer leur lot de victimes.


Et bien voilà, la saga écossaise de Peter May est terminée, et c’était vraiment une agréable lecture dans son ensemble.
Tome 1 - L'île des chasseurs d'oiseaux  et tome 2 - L'homme de Lewis.

Je vais faire plus court sur ce troisième volet car à part l’intrigue qui change, je vais sûrement me répéter en vous disant qu’on retrouve avec plaisir les décors sauvages de ce magnifique pays qui alimentent les tempéraments mélancoliques et ne cessent de donner une ambiance morose aux histoires de cet auteur. Une atmosphère qui est sa marque de fabrique, qui fait partie intégrante de l’histoire, presque comme un personnage récurrent au même titre que Fin Mc Leod, qu’il me plait de retrouver encore une fois.


Après les péripéties du tome 2, la suite logique nous fera découvrir la fin du procès de son ami Donald avec d’excellentes tirades d’ailleurs, et dans cette attente, notre ancien policier reprendra du service pour renforcer la sécurité de l’île et mettre fin au braconnage des petites frappes dans la région des lacs. 

Alors, ça commence fort : un lac s’assèche à cause d’une montée de tourbe, et dévoile la carcasse d’un petit avion qui sera le point de départ de cette nouvelle aventure, car l'avion renferme un cadavre... Une intrigue qui reprend un peu le même chemin que ses premières histoires en nous remémorant le passé de Fin.
L'auteur utilise le procédé du flash-back sans parcimonie, et j'avoue que ce serait le petit bémol de ce roman, car il en résulte parfois que nous ne savons plus trop dans quelle période on se trouve ! Une spécificité que j’avais déjà remarqué dans les épisodes précédents, mais qui m'a un  peu plus dérangé ici ! Allez savoir pourquoi ! 


La galerie de personnages est toujours aussi délicieuse et diversifiée, on y croise les amis d'enfance et surtout d'adolescence de Fin, et on retrouve notre héros quand il était chauffeur pour un groupe de rock celtique, cet univers musical donne une touche vivante au récit. 
Quand Fin s'aperçoit que Whistler, un de ses bons amis de cette époque, est devenu un clochard, ivrogne et braconnier à ses heures perdues ... Les conflits vont naître et les rapports vont se tendre et de sous-entendus en sous-entendus, la vérité cachée depuis longtemps va resurgir et leur revenir comme un boomerang ... Fin va mener son enquête personnelle car il pressent bien que le cadavre retrouvé dans le cockpit est directement lié à des événements de son propre passé, et avec l'aide de Gunn, il va remonter la piste peu à peu, nous ouvrant une nouvelle perspective sur cet accident d'avion.

J'avoue avoir été un peu déçue par une fin qui n’en est pas vraiment une... Mais j'ai tellement aimé cette série qu' y mettre un terme plus symboliquement et précisément m'aurait peiné doublement, ici, la porte est ouverte à l'avenir de Fin et pourquoi pas à d'autres histoires ! Monsieur May, si tu m'entends !!! Je suis preneuse !

Une pensée pour Tautiton avec qui j'ai partagé un avis similaire 
sur les deux premiers tomes.

28- Le Dernier Problème : lire un livre qui est le dernier tome d'une saga