Traduction : Dominique Letellier
Nella Oortman n'a que dix-huit ans ce jour d'automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d'âge mûr, il est l'un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa soeur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d'animer grâce aux talents d'un miniaturiste.
Les fascinantes créations de l'artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l'habitent et mettant au jour de dangereux secrets.
Merci à Livraddict et Folio pour ce partenariat !
Quel beau roman ! L'histoire est passionnante et méne avec brio la petite histoire et la grande car nous nous retrouvons à Amsterdam au 17e siècle. Contrée que je ne connais pas beaucoup mais j'avais quelques repères grâce à l'excellent film de Peter Webber, "la jeune fille à la perle". J'ai également retrouvé dans ce livre, l'atmosphère des tableaux de Rembrandt ou de Veermer, et la visite de cette exposition à Paris ce mois-ci m'a aidé à me plonger encore plus rapidement dans les lieux décrits par l'auteur qui restent assez sombre et mystérieux.
Notre héroïne Petronella Oortman est très attachante parce qu'elle est très souvent perdue dans ce roman, elle se trouve catapultée en ville, dans un milieu qu'elle ne connait pas, à l'ombre d'un mari qu'elle découvre et qu'elle ne comprend pas, et je vous passe les jalousies internes d'une belle soeur plutôt acariâtre et de domestiques discrets, surveillants dans un premier temps tout ces faits et gestes. La maison de Johannes Brandt, son mari, est donc l'endroit, ou va se dérouler en grande partie ce huis clos qui rend l'histoire intrigante et sombre, un endroit souvent chaleureux mais qui pourra soutirer des frissons d'incompréhension et de malaises. Il faut dire qu'après la galerie de portraits guère sympathiques qui entoure la jeune femme, le cadeau de "mariage arrangé" de Johannes va finir de la rendre sceptique sur sa propre santé mentale. En effet, il s'agit d'une étrange mais magnifique maison de poupée, elle est à l'identique de leur propre demeure et soulève bien des questions, surtout lorsqu'un mystérieux miniaturiste lui offre des objets et figurines pour animer cette petite reproduction de leur demeure... ces figurines semblent devancer le destin de chacun et s'animer dans le dos de Nella... Cette touche magique et fantastique est distillée tout au long du roman, et crée une ambiance particulière que j'aime beaucoup, et pour celles qui me connaissent, je dirai que l'ambiance m'a rappelé celle du treizième conte !
Jessie Burton a une plume très agréable et nous montre surtout des beaux portraits de femmes, Nella, Marin, la belle soeur, très attachée à son frère et Cornélia, la servante dévouée partagent de terribles secrets qui vont les unir fortement pour le restant de leurs jours ... Il y a de forts et beaux moments qui donnent beaucoup de maturité à Nella, et ils nous livrent une jeune femme forte et aguerrie à la fin de ce livre.
Jessie Burton a une plume très agréable et nous montre surtout des beaux portraits de femmes, Nella, Marin, la belle soeur, très attachée à son frère et Cornélia, la servante dévouée partagent de terribles secrets qui vont les unir fortement pour le restant de leurs jours ... Il y a de forts et beaux moments qui donnent beaucoup de maturité à Nella, et ils nous livrent une jeune femme forte et aguerrie à la fin de ce livre.
On apprend aussi beaucoup sur l'histoire de cette ville très puritaine, les règles de la communauté sont sévères, un peuple à la religion stricte qui s'associe à la politique pour faire régner la terreur face à certains faits sociaux comme l'homosexualité, le mélange des races, ou des désirs de maternité hors mariage, il faut filer droit à cette époque ! La rigueur et la moralité doivent être indéfectibles, et pourtant l'esclavage est d'actualité ...! On découvre aussi les enjeux de l'économie qui vous propulse tout en haut et peuvent, en l'espace d'une seconde, vous recracher tous en bas de l'échelle sociale. Nos personnages vont subir cette haine et souffrir de leur audace ...Mais, je vous laisse découvrir tout ça ...
Un très bon livre où les secrets ont la part belle, et se dévoilent au fur et à mesure, en plusieurs coups de théâtre. Tout est maitrisé, amené judicieusement et on s'attache aux moins aimables comme aux autres, car sous certains comportements se cache beaucoup d'humanité, ils se protègent tous des travers de leur société, mais elle finira par les détruire .... Ils ont tous leur croix à porter et notre petite fleur bleue de Nella devra s'accommoder de cela pour survivre. A découvrir absolument !
Best-seller en Grande-Bretagne, Miniaturiste s'inspire d'une maison de poupée conservée au Rijksmuseum pour évoquer la Hollande du XVIIe siècle.
Maison miniature de Petronella Oortman au Rijksmuseum, à Amsterdam.
"En découvrant la maison de Petronella Oortman au Rijksmuseum en 2009, Jessie Burton a tout de suite su qu'elle tenait là son sujet. "Tant de délicatesse et d'opulence m'ont fascinée", confie cette diplômée d'Oxford, comédienne de vocation - au théâtre et à la télévision -, assistante à la City par nécessité. Venue de Londres pour faire partager sa passion, d'une simplicité et d'une gentillesse confondantes, la jolie brune est intarissable: "A la fin du XVIIe siècle, ces maisons miniatures étaient très prisées des riches Hollandaises, mais celle de Petronella fut la plus fameuse, car la plus élaborée et la plus coûteuse. Tout le monde accourait pour l'admirer, même le tsar Pierre 1er est venu de Russie." A défaut d'en savoir plus sur sa propriétaire, qui, elle, n'est pas passée à la postérité, Jessie Burton a laissé son imagination galoper après s'être longuement documentée sur l'époque - quatre ans de travail. Son livre s'en ressent, qui restitue minutieusement une Amsterdam "brillante et boursouflée" selon l'expression de Johannes, ses hauts lieux, ses us, ses saveurs, ses odeurs. Et qui sonde au plus près son hypocrisie."
Informations tirées de l'express