mercredi 28 novembre 2012

Le treizième conte - Diane Setterfield

Présentation de l'éditeur (Pocket) - Histoire de vies
Traduction : Claude et Jean Demanuelli

Vida Winter, auteur de best-sellers vivant à l'écart du monde, s'est inventé plusieurs vies à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres et toutes sorties de son imagination. Aujourd'hui, âgée et malade, elle souhaite enfin lever le voile sur l'extraordinaire existence qui fut la sienne. Sa lettre à Margaret Lea est une injonction : elle l'invite à un voyage dans son passé, à la découverte de ses secrets. Margaret succombe à la séduction de Vida mais, en tant que biographe, elle doit traiter des faits, non de l'imaginaire. Et elle ne croit pas au récit de Vida. Dès lors, les deux femmes vont confronter les fantômes qui hantent leur histoire pour enfin cerner leur propre vérité...

Lorsque Stellade et June, m'ont dit qu'elles s'étaient inscrites pour une LC avec ce livre magnifique que j'avais lu quelques années plus tôt, je n'ai pas hésité… enfin si un peu.. mais pas longtemps. C'était l'occasion de le relire et de pouvoir en parler. Lu et validé par toute ma famille, ce livre a fait l'unanimité, tous ont aimé.

Lorsque Margaret accepte d'écrire la biographie de Vida Winter, un écrivain à succès qui est proche de ses derniers jours, et qui est  aussi une vieille dame aigrie par la vie... elle ne sait pas encore que le point commun qui les relie c'est le vaste et énigmatique sujet de la gémellité. Ce thème qui va les rapprocher beaucoup plus qu'il n'y parait et renforcer leur affinité jusqu' à la derrnière page du livre.

Margaret doit s'installer plusieurs jours chez Vida, et elle est aussitôt envoûtée par le manoir, et le cadre de leur réunion, une superbe bibliothèque comme on les aime, écoutez plutôt :

"Je fus frappée d'abord par la différence marquée de la pièce avec le reste de la maison. Si les autres étaient encombrées de cadavres de mots étouffés, ici on respirait. Le bois remplaçait partout le tissu. Plancher au sol, volets aux hautes fenêtres, rayonnages en chêne massif le long de murs. C'était une pièce haute de plafond, plus longue que large. Sur un côté, cinq fenêtres cintrées descendaient du plafond presque jusqu'au sol, laissant tout juste assez d'espace pour les sièges qu'on avait placés là. Faisant face à ces derniers, cinq glaces de forme semblable, disposées de manière à réfléchir la vue de l'extérieur … Les rayonnages s'avançaient en saillie, formant des baies, dans chacune d'elles, une lampe à abat jour ambré était posée sur une peitie table. En dehors du feu qui brûlait dans l'âtre, à l'autre bout de la salle, c'était la seule source de lumière, flaque de douceur tiède au pourtour desquelles les rangées de livres se fondaient dans l'obscurité…." 

J'ai tout de suite eu envie d'évoluer avec Margaret dans cette demeure ou les secrets tapissent les murs.. Les conversations que vont avoir les deux femmes vont se passaient dans ce décor propre à la confidence.
Le déroulement du livre est simple, il intercale le récit de la vie de Vida et les moments de réflexion de Margaret sur ce passé qu'elle cherche à comprendre, il y a des passages manquants ou pas suffisamment clairs, et les interrogations se posent, elle reconstruit au fur et à mesure un puzzle. Le récit de Vida et la vision de Margaret sont aussi passionnant à lire, et l'on passe de l'un à l'autre avec plaisir, comme un suspens qui s'installe petit à petit car Margaret sent bien qu'il y a un secret ou des secrets enfouis qu'il va falloir mettre à jour.
Pour cela, Margaret fait un lourd travail de recoupements, de recherche dans des archives journalistiques, de presse, afin de trouver tous ce qui pourrait corroborrer ou confondre Vida, car elle est une merveilleuse conteuse mais elle est aussi une affabulatrice hors pair ! et sa réputation la précédant, Margaret doit démêler le vrai du faux...

Vida, qui pourtant à l'air forte, masque une âme désemparée, pleine de souffrance psychologique et physique, elle ne demande finalement qu'à vider son coeur. Elle pense avoir trouvé la  bonne personne en Margaret. Elles ont toutes deux vécu un drame familial qui les rapproche, la perte d'un être cher...
On les sent qui s'accroche finalement l'une à l'autre, au point qu'elles auront du mal à se séparer. 
Il est délicat de parler de la vie de Vida et je vous laissera la découvrir par vous-même, les rebondissements et les coups de théâtre sont suffisamment importants pour que je ne dévoile rien dans un quelconque résumé, d'ailleurs rien ne peut vraiment être résumé car Vida raconte sa vie comme une succession d'épisodes,  une infinité de "contes" qui viennent s'imbriquer et constituer l'histoire tragique de sa vie.

Tout l'intérêt du livre réside aussi dans son style, un style poétique et très imaginé qui permet de mettre très rapidement les acteurs en scène et de vivre avec eux tout au long du récit. La profusion de détails, l'écriture soignée et précise, donne une belle authenticité à l'histoire. Beaucoup de belles phrases et des vérités joliment exprimées ...

Mise à part, Vida et Margaret, les piliers de ce roman, les autres personnages sont très attachants.
La missis et John le dig, les domestiques, qui s'occupent de l'intendance et protège les jumelles. Hester Barrow, la gouvernante, dont on approuve le courage, mais qui ne peut résister longtemps à la malice  des deux soeurs. Charlie, pauvre oncle complètement perdu depuis la mort de sa soeur, (mère des jumelles). Et enfin, les deux fameuses jumelles : Adeline et Emmeline, la première est agressive et hostile et à l'inverse de sa soeur, Ah ! Elles nous font bondir et rebondir ! On voudrait bien leur mettre quelques bonnes claques à ces petites "pestes".

L'implication de cette histoire entraîne Margaret très loin dans sa propre conscience, et la rapproche de sa propre histoire, et de sa jumelle perdue ! Quant à la vérité de Vida, elle éclate à la fin et nous laisse pendant une cinquantaine de pages dans un état d'ébahissement perplexe ! La méprise est grande, il ne faut donc pas croire dans les apparences, elles sont souvent trompeuses et nous détournent de la vérité !

Quel dommage que Diane Setterfield n'est rien écrit d'autre à ce jour... Un livre étonnant et original ou l'on aborde avec nuance le thème de la gémellité, une superbe écriture, des émotions contrastées tout au long du roman ! Un régal ! 


LC organisée par Angelebb pour le 28 novembre 2012
en compagnie de : Kincaid40, Reveline, Stellade, 
Vivi Potter, June, Agathe, Walpurgis, Grizelda.

Avant d'aller dormir de S.J.Watson

Présentation de l'éditeur (sonatine) thriller
Traduction : Sophie Aslanides

À la suite d'un accident survenu une vingtaine d'années plus tôt, Christine est aujourd' hui affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu'elle a en fait 47 ans et qu'elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu'elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé... et sur son présent.


Le pire cauchemar : Ne plus se souvenir de sa vie antérieure après une nuit de sommeil….

C'est cette angoisse permanente que Christine vit chaque jour à son réveil, elle ne sait pas qui est l'homme auprès d'elle à son réveil, et le reste non plus d'ailleurs, jusqu'à son visage qu'elle ne reconnait plus, elle a 20 ans de trop. C'est à peu près à cet âge qu'elle a eu ce fameux accident qui lui a dévoré toute sa mémoire, et l'a rendu amnésique, il semble qu'elle a dormi pendant toute cette période ...

L'auteur a réussi un beau pari, car la redondance de la situation pourrait faire que le lecteur tourne vite en rond. En effet, on accompagne l'héroïne tous les jours, on redécouvre avec elle sa frustration quotidienne de ne rien comprendre à ce qui se passe, ou est-elle ? Avec qui ? Pourquoi !? Bref, on s'attache vite à cette femme perdue qui s'accroche à tous les signes d'espoir, d'abord à ce docteur Nash, dont on sait pas trop s'il joue franc jeu avec elle ? Mais il va lui permettre de consigner dans un journal tous les détails de sa vie quotidienne, cette bible qu'elle doit relire chaque jour pour se souvenir de le veille et des jours précédents…. Peu à peu, son courage contre l'amnésie va lui permettre de remonter le fil du temps et de retrouver des bribes de souvenirs anciens. Elle se souvient de son amie d'enfance et essaye d'en découvrir plus sur son mari, dont elle ne conserve par contre aucun souvenir ! Cela l'étonne mais que de complications pour reconstituer sa vie ! Ces éléments rendent Christine attachante, on sent qu'elle se débat pour retrouver sa liberté d'exister. L'auteur lui fait redécouvrir son existence chaque jour, il nous distille avec intelligence des morceaux de sa vie qui renouvelle la situation et le suspens, et qui donne envie de connaître la fin de l'histoire. Car il est bien évident que son histoire n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît... et certains souvenirs ne collent pas ....Qui se joue d'elle ? Le docteur, le mari, son amie.....

A ce titre, l'intrigue est bien construite, et je n'ai pu m'empêcher de me souvenir du livre Antoine Bello "Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet", un excellent livre dont vous trouverez ici la chronique. Il y a de grandes similitudes sur le fond… Mais, revenons à celui-ci. On peut dire que l'écriture est soignée, mais sans fioritures, on ressent dans les phrases saccadées toute l'angoisse de Christine, et cette façon d'écrire symbolise bien le ressenti de l'héroïne, un huis clos étouffant, ou elle va de surprises en surprises. J'ai été littéralement hypnotisé par cette histoire, et je reconnais que ce thriller psychologique me laissera de bons "souvenirs" ! 

Les droits du livre ont été racheté par la maison de production de Ridley et Tony Scott. On pressent pour le rôle principal : Kate Winslet, Angelina Jolie ou Cate Blanchett.. du beau linge en perspective dans un scénario à la Hitchcock !


LC organisée par Carnetdelecture pour le 28 novembre 2012
en compagnie de Salsera15, Kayleigh, Kyradieuse, Mon petit chapitre, Val et Del.

jeudi 15 novembre 2012

Une place à prendre - J.K. Rowling

Présentation de l'éditeur (Grasset) 
Traduction : Pierre de Marty 

Bienvenue à Pagford, petit bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt, sa place est à prendre… Comédie de moeurs, tragédie teintée d'humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce premier roman pour adultes révèle sous un jour inattendu un écrivain prodige. 

Un grand merci à Grasset et à Price Minister pour l'organisation de ce challenge littéraire. Lecture commune organisée par Loulitla.

On ne présente plus J.K. Rowling, le célèbre auteur des "Harry Potter", je n'ai jamais lu cette série, mais j'ai pu admirer l'ampleur de son imagination au cinéma. J'étais donc assez intriguée par son changement de cap total en matière de sujet littéraire ! Tous les sons de cloche ont été entendus, et nous savions tous qu'elle serait attendue au tournant… . Je pense que les amateurs de fantastique seront un peu déçus, car le récit qu'elle nous conte, n'a rien d'une partie de plaisir, pas de magie, ni de bons sentiments. Ce revirement de genre lui permet d'échapper à la critique de la comparaison, et c'est très bien ainsi. Un petit mot sur la couverture : elle ne brille pas par son élégance, ni sa recherche, mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est bien "tape à l'oeil" !

Alors… le médecin du village est Parminder Jawanda, son mari Vikram et ses enfants Sukhvinder, jaswant et Rajpal….. ils sont amis avec Mary et Barry….. d'un autre côté on a Miles Mollison et sa femme Samantha, le père de Miles, Howard et sa femme shirley ….. on a aussi L'avocat de Mary Gavin Hughes qui fricote avec Kay …. ah ! Stuart Fats Wall est le fils de Colin et Tessa Wall…. ce fils qui est ami avec Andrew Price, le fils de Simon et Ruth… etc 

Dès les premières pages, j'ai consciencieusement pris des notes et réalisé un bref shéma pour bien repérer les protagonistes de cette histoire. On me l'avait conseillé et ce fut très utile car le début est dense en personnage, et on peut se perdre vite. 

Une fois les personnages plantés dans leur décor de vie quotidienne et dans l'ordre social du village, les liens qui se tissent entre et autour d'eux créent très vite toute l'ambiance du roman. Une ambiance au départ assez amusante, et qui s'intensifie au fur et à mesure, pour devenir très ironique, très glauque et violente, le comportement de Simon Price est intolérable par moment, et nous agace au plus haut point ! 

Si j'avais un résumé très court à faire, je dirai que l'auteur a pris une photo des comportements des villageois entre deux événements dramatiques. La vue est donc très objective, et nous livre telle quelle la vie des gens, et c'est notre regard qui donne ensuite à cette histoire toute sa force et sa saveur. L'histoire débute par un accident tragique et se termine de la même façon, il n'y a aucun rapport entre les deux événements, et on ne comprend pas toujours quel est le fil conducteur de l'histoire, sans doute parce qu'il n'y en a pas ... 

Mme Rowling ne nous ménage pas ici, elle nous rappelle dans un concentré de vie, tous les travers qui sont les nôtres et ceux de notre société. Tous les personnages se retrouvent inexorablement pris dans un engrenage qui fait monter la tension des villageois. En effet, après le décès accidentel de Barry, des "corbeaux du web" sont lâchés, ils polluent l'intégrité de certaines personnes du village et chacun devient suspicieux. L'auteur n'a-t-elle pas voulu nous montrer les effets "pervers" des réseaux sociaux ? certainement !. Violence, vengeance, mensonges… rien n'est laissé de côté, et tout est prétexte à "sortir la carabine"… 

Ce roman se lit facilement car le style est clair, précis et sans fioriture, j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder ce qui se passait dans toutes ces chaumières, (un certain voyeurisme !)  à en rire parfois, et à en pleurer aussi ! Mais il n'en reste pas moins que le grand scoop n'arrive jamais, on attend toujours quelque chose de très surprenant … et ça ne vient pas ! Il m'a manqué ce bon suspens à la british ! pas de meurtrier, de frissons, d'angoisse, mais seulement la bêtise des uns et la violence des autres qui finit par faire basculer l'histoire dans l'horreur. Tout ce qui arrive à finalement presque l'air normal ! c'est terrible ! C'est une leçon d'humanité que l'auteur nous donne et qui donne à réfléchir… La jeune génération est grandement mise à contribution, avec Andrew et Fats, ainsi qu'avec Krystal et Robbie. Ce qui leur arrive est consternant et émouvant !


On ne peut donc pas rester indifférent ! Mais les bons sentiments sont complètement écartés de ce roman. On est presque soulagé de refermer ce livre, plus de violence, plus de bagarres, ni d'engueulades…Ouf ! Retrouver la petite vie tranquille de son petit village, mais qui sait ! derrière les fenêtres de vos voisins, il se cache peut-être un "Simon Price ou un "Howard Mollison"…. Personne n'est à l'abri ... !

13/20

lundi 12 novembre 2012

Les Utopiales de Nantes du 7 au 12 novembre 2012

Une belle balade au festival internationale de Science-fiction. 



Après une petite demi-heure de queue, et équipés de nos petits bracelets verts… Nous voilà, avec mon âme soeur," à la recherche du Bonheur"… 

Nous avons suivis de nombreuses conférences parfaitement orchestrées, fait des achats passionnés et compulsifs dans un espace réservé "Le salon du livre", (je me suis fait violence pour ne pas emmener une brouette…, vous verrez photo du bas que j'ai été très raisonnable… hum hum !) 

Nous avons vu un film documentaire sur "le cinémapocalyspe ou comment le cinéma nous a préparé à la fin du monde" de Philippe Guedj et Xavier Sayanoff. Très intéressant car on apprend comment le cinéma nous prépare à survivre depuis déjà très longtemps…et d'après lui, la fin du monde est pour le 21 décembre !


Puis, les dédicaces, le meilleur moment. Neil Gaiman était sans contexte la vedette cette année, j'ai d'ailleurs renoncé quand j'ai vu la queue interminable pour avoir son grigri magique, dommage ! … Mais, je suis super contente car j'ai pu parler longuement avec Justine Niogret, auteur de "Chien des heaumes", un roman que j'ai chroniqué et adoré, alors ceci a largement compensé…C'est une charmante jeune femme qui représente l'antithèse de son personnage fétiche "Chien", elle est la douceur incarnée. "Mordre le bouclier" sort en poche très bientôt m'a-t-elle dit et elle projette la sortie au printemps d'un nouveau roman qui n'a rien à voir avec le monde ténébreux et moyenâgeux de ces deux premiers tomes… Impatiente de la lire de nouveau. 







Une très belle journée, un beau salon que je vous recommande, prévoyez le petit sac à dos, c'est bien pratique, il était bel et bien vide quand je suis arrivée… 
et bien plein quand je suis repartie…


vendredi 9 novembre 2012

Le marchand de sable va passer - Andrew Pyper

Présentation de l'éditeur (Archipel) Thriller 
Ce roman est en cours d'adaptation au cinéma. 
Traduction : Sébastian Danchin

Ancien critique littéraire, Patrick Rush, est dépressif depuis le décès de sa femme. Seul son fils de 4 ans, Sam, l'empêche de sombrer. Et l'atelier d'écriture auquel, par désoeuvrement, il vint de s'inscrire. 
Quatre ans plus tard, le thriller de Patrick, "Le Marchand de Sable va passer", est devenu un best-seller. Mais ce roman n'est pas vraiment le sien. Il s'est approprié l'histoire d'Angela, l'une des apprenties écrivain, décédée dans un accident de voiture. A cause de ce succès, la vie de Patrick a basculé dans l'horreur. Il se sait épié. Un à un, les membres du cercle littéraire disparaissent. Sam est enlevé… Et, aux yeux de la police de Toronto, Patrick fait figure de suspect n°1. Pourtant, il n'essaie pas de se disculper.Le coupable, il ne le connaît que trop bien. Il s'agit du "Marchand de sable" ! comme si le tueur sanguinaire de son thrillers'était incarné pour lui faire payer son plagiat...

Lorsque Patrick Rush, sombre dans le désespoir, il essaie de se raccrocher à ce qu'il aime et à ce qu'il aurait toujours voulu faire : écrire un livre et devenir un auteur à succès pour pouvoir en vivre. Il décide pour perfectionner cet art, de s'inscrire à un court d'écriture. Il se retrouve avec des participants qui, comme lui, ont un passé chargé et certains ne paraissent pas très bien dans leur tête. Et au milieu d'eux, une vraie conteuse arrive doucement à émerger, elle écrit à chaque séance de nouvelles scènes qui révèlent sa propre vie, elles intriguent et dérangent beaucoup Patrick. Les confessions d'Angela sont une illumination pour lui, et quand il perd de vue le groupe, et qu'il apprend qu'Angela est décédée, il décide de s'approprier son oeuvre, il réécrit son histoire et la publie... C'est alors que l'histoire sordide va prendre le dessus sur la réalité ...

Je ne peux pas trop en dire car c'est un thriller court et dense, et même si l'intrigue est assez simple, et que nous voyons rapidement le piège se refermer sur l'auteur, le suspens est bien délivré et les dernières pages sont dignes d'un bon thriller "norvégien". L'écriture est sans fioriture, mais rend bien les ambiances parfois sordides, parfois drôles. Les personnages sont intéressants, et conservent tous une bonne part de mystère, j'ai bien aimé le fameux "professeur" qui régit les cours d'écriture et qui a un passé tortueux dans l'édition. Je ne me suis pas vraiment attaché à Patrick, qui lui se laisse trop aller et ne relève pas ses manches pour se prendre en mains, ce qui lui arrive n'est pas étonnant finalement ! La mystérieuse Angela est énigmatique et à ce titre, elle est la plus troublante personnalité de ce livre, et celle que j'ai le plus aimé aussi

Une histoire assez originale qui met en évidence la plagiat, le "vol" d'idées ou d'histoires non publiées, et remet en cause la grande question, à qui appartient une oeuvre ? à celui qui à l'idée ou à celui qui la publie !
On retrouve aussi le thème de la vengeance et du ressentiment de l'enfance que l'on porte toute sa vie plus ou moins comme un fardeau. Les personnages sont au coeur d'un véritable drame psychologique, bien plus qu'au coeur d'un thriller au grand suspens !

Ce livre ne restera pas gravé dans les mémoires, mais c'est une bonne histoire qu'il se lit rapidement, et qui est bien ficelée, tout à fait une lecture de plage ! (le marchand de sable ....ça tombe bien....)

mardi 6 novembre 2012

Le mardi sur son 31

Tous les mardis, vous ouvrez le livre que vous êtes entrain de lire à la page 31 et vous choisissez une phrase. Elle peut-être révélatrice du roman, vous plaire par son style, vous déplaire... 

Bref vous êtes libres ! Pourquoi la page 31 ? Parce que c'est au début du roman, mais pas trop tôt non plus. Et c'est aussi parce que Sophie est née un 31 ! Retrouvez ces phrases sur son blog




"-Vous êtes folle !
- Qui est le plus fou des deux. Le fou ou celui qui le suit ?

Extrait de "Aspic-Détectives de l'étrange" - T 2. page 31
Scénario : Thierry Gloris - Dessins et couleurs : Jacques Lamontagne
 Edition du Quadrants 

Le grand Auguste Dupin piétine à résoudre le mystère de la disparition de la naine aux ectoplasmes. Il ronchonne, comme à son habitude. Opiniâtre, Dupin suit la moindre piste que trahissent de maigres indices. Son assistante, Flora Vernet, se démène en parallèle d'une manière bien moins orthodoxe, mais néanmoins terriblement efficace.
La sémillante et combative Flora, que Dupin met à l'écart de ses affaires - car détective n'est pas un métier de femme - passe outre. Par un quiproquo provoqué, elle trouve son tout premier client en la personne d'Hugo Beyle, à qui l'on vient de voler une montre à gousset.
Or, rapidement tout semble indiquer que les deux enquêtes n'en font qu'une ! Analyses de traces, recoupement de faits, confrontation de résultats et pour finir ...occultisme. La tournure de cette énigme dépasse résolument la frontière du rationnel. Dès lors, aurez vous l'audace de suivre nos héros sur ces chemins de l'étrange ?




"Enchantée", c'est le terme exact que j'ai ressenti à la lecture de ces 2 BD qui s'enchaînent, un troisième est attendu ! C'est très rafraichissant, et pour les amateurs d'enquêtes c'est parfait ! Tout les ingrédients y sont ! Les dessins magnifiques apportent la magie de l'ambiance et des mystères ! A lire sans modération. Notre héroïne a un petit côté "Adèle Blanc-sec" qui n'est pas pour me déplaire !

vendredi 2 novembre 2012

La compagnie Noire T.1 - Glen Cook

Présentation de l'éditeur (j'ai lu) - Fantasy
Traduction : Patrick Couton

Depuis des siècles, les souvenirs de la Compagnie noire sont consignés dans les présentes annales. Depuis des siècles, la troupe se loue au plus offrant et les batailles qu'elle a livrées ont déjà rempli maints volumes. Jamais pourtant elle n'aura traversé de période aussi trouble. Entrée au service de la Dame et de ses sorciers, la Compagnie participe à l'une des plus sanglantes campagnes de son histoire. Les combats incessants, la magie noire qui empuantit l'air... bientôt les hommes tombent comme des mouches, et ceux qui restent debout se demandent s'ils ont choisi le bon camp. Ce sont des mercenaires dépravés, violents et ignares, sans foi ni loi, mais même eux peuvent avoir peur, très peur...

Combien de fois ai-je pu tourner autour de ce livre, un nombre incalculable !… Les avis sont très mitigés, alors dans ces cas-là, il faut s'y pencher soi-même. 

Le résumé en 4 de couverture est plus qu'alléchant, et étant très fan de fantasy, j'ai cru pouvoir adhérer tout de suite, et ….. je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à le finir. Je suis assez déçue de ce que j'ai lu, cette dark fantasy avait pourtant tous les atouts pour me plaire… 

On découvre une troupe de mercenaires, tous plus glauques, les uns que les autres, des dépravés, des vandales, des pilleurs…. leurs surnoms les caractérisent très bien, et je dois dire que les portraits sont succulents, une galerie de personnages improbables et caricaturés au possible, Silence, corbeau, le capitaine, qu'un oeil… et le toubib, officier et médecin, qui relate les faits d'armes de la compagnie. Comme vous le voyez, cette troupe militaire n'en présente que les aspects négatifs… pas d'entre-aide… à la guerre comme à la guerre, chacun défend sa peau, ils affrontent l'ennemi ensemble et leur relation s'arrête là. Une bonne troupe de sauvages quoi ! 

Ne voyant les histoires qu'a travers les yeux du médecin, il nous manque beaucoup d'informations extérieures pour savourer les situations, et ce point de vue est trop restrictif en même temps je conçois que si c'est écrit comme un journal, (n'oublions pas que ce sont les annales de la compagnie) et bien, seul celui qui écrit, choisit de mettre en évidence les éléments de sa vie quotidienne sans aller chercher plus loin. Il n'y a donc pour l'instant pas vraiment d'histoires, mais une suite de descriptions de petites batailles qui les mènent d'un endroit à un autre, et qui est sans grand intérêt, si ce n'est de faire connaissance avec tout ce beau petit monde et de les amener vers la fameuse "Dame"...et là non plus, le charme n'a pas opéré...

Les décors, les éléments extérieurs ne sont pas assez exploités, ni plantés et les descriptions fugaces ne m'ont pas permis de donner vie à mon imaginaire….Je suis restée très à côté de ce roman. 

Je n'en dirai pas plus, cet univers ne m'a pas transcendé, et je ne continuerai sans doute pas cette série ! mais il n'en reste pas moins que les 2 points forts de ce livre sont les dialogues et les personnages, il y a de très bons dialogues ! et ces faces de brigands sont plus vrais que natures ! Mais ça ne m'a pas suffit pour m'enflammer ! 

Vous pourrez lire une très bonne chronique chez Xapur qui à l'encontre de moi, a beaucoup aimé ! Il est important d'avoir plusieurs avis pour se faire une opinion ! bien que rien ne vaille sa propre lecture !
La Chronique de Xapur