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vendredi 9 juin 2017

Paris au siècle des lumières - Arlette Farge


Présentation de l'éditeur ( Le Robert) - essais - histoires

Comment vivaient les Parisiens au XVIIIe siècle ? Comment se logeaient-ils, s'habillaient-ils, se nourrissaient-ils, se divertissaient-ils, loin des fastes de la vie de cour ? Et quel français, au juste, parlaient-ils ? Grâce à cette nouvelle façon d'écrire l'histoire, dans un style baigné des odeurs, des bruits et des couleurs de la vie populaire de l'époque, Arlette Farge nous transporte dans un Paris méconnu. Ici, une lavandière des bords de Seine frappe son linge avec un battoir, là un cabaretier propose une chopine de vin pour trois sols. Nous projetant dans notre réalité d'aujourd'hui, l'auteur décrit les lieux de sociabilité nés sur le pavé du XVIIIe siècle : les cafés, les restaurants, et raconte les émotions et les concepts qui ont façonné notre monde moderne : l'intimité, la séduction, l'opinion... Ce livre est une plongée vertigineuse dans le dédale des rues de la capitale, ses lieux de vie bruyants, encombrés et envahis par les animaux, entrecoupés de majestueuses promenades : le Palais-Royal, les Tuileries, les Champs-Élysées, où se croisent alors toutes les classes sociales. C'est un envers du décor, qui nous livre une vision intime et humaine du XVIIIe siècle, à l'ombre des Lumières.


Merci aux éditions LE ROBERT et à Babelio pour cette belle découverte ! 


Les livres d 'histoire ! ... cela ne fait pas toujours l'unanimité. On imagine aussitôt des livres à l'allure scolaires et rébarbatifs, mais avec ce genre de petit ouvrage, c'est fini, n'est-il pas mimi ? 
Ce recueil est déjà en soi, un très bel objet, j'ai pris la peine de faire quelques photos pour vous le montrer.  On trouve des pages avec un bon grain de papier, celui qui boit bien et qui donne de la densité au support, les couleurs sont parfois éclatantes,  parfois douces et s'accordent bien, un peu de fioritures, juste ce qu'il faut et des illustrations qui mettent en relief le ton de la page !  
A côté de la forme, le contenu est là ! il est passionnant ! et l'ensemble se lit très vite. 

L'auteure, historienne de renom a su allier avec simplicité son travail de recherche et des sujets qui passionnent. Le fait de puiser dans les archives de la police municipale de l'époque est une excellente idée, par ce biais, elle nous rapprochent du "petit" peuple et de ses préoccupations du moment. Quant on va sciemment déposer une plainte, ce n'est jamais par plaisir, elle donne donc aussi à voir plutôt le côté glauque et dure de la vie quotidienne dans les quartiers de Paris. On voit déjà se dessiner les types de quartiers et le genre d'individus qui y réside, les quartiers populaires se dessinent plus vite par la masse de gens qui s'agglutinent, venant de province, ils cherchent tous le travail qui leur permettra de vivre, voire de survivre pour certains.

Les chapitres sont regroupés en 4 parties - Paris comme décor, le quotidien des parisiens, la vie en société et, parler et se parler. On y trouve pleins de sujets intéressants, comme se loger à Paris, qui reste toujours d'actualité et n'est pas non plus une sinécure à l'époque, travailler ou encore se soigner, on apprend ainsi que les trois hôpitaux parisiens Bicêtre, la Salpètrière et l'Hôtel-Dieu existent toujours et heureusement pour nous ont bien évolués car à l'époque ils ressemblaient plutôt à des mouroirs et des lieux de contamination parfait si l'on en croit les témoignages de l'époque !
Nous découvrons aussi l'art de la toilette, les lieux de promenades, comment converser, se réunir ou encore jouer ! mais je vous laisse découvrir ces aspects grâce à des anecdotes parfois sacrément croustillantes et toujours vraies puisque tirées des journaux de bord de la police.
Il faut aussi noter que cet ouvrage survole rapidement les sujets, nous n'entrons pas dans le détail et seuls quelques angles sont abordés. Pour peu qu'on s'intéresse à l'histoire en général, il n'y aura pas de grosses surprises car nous avons tous déjà une idée assez précise de ce que pouvait être la vie dans une grande ville à ces époques. Ce n'était guère reluisant ! Je vous assure.
Même si l'ambiance peut faire rêver, la vie quotidienne ne devait pas être de tout repos, et l'hygiène exécrable devrait contribuer à rendre notre magnifique capitale actuelle,  pire qu'un bouge infâme ! A découvrir !

jeudi 2 juin 2016

Les Sables d'Olonne en 1950 - Hervé Retureau

Présentation de l'éditeur ( Geste Editions)  Beaux Livres - Histoire
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ville des Sables va mener une « guerre » sur deux fronts : tout d’abord, reconstruire la cité détruite au départ des Allemands en lui offrant de nouvelles infrastructures économiques dignes d’un grand port de pêche et de commerce, puis valoriser et développer le tourisme en rénovant le mythique remblai. Une piscine d’eau de mer face à la plage, un casino flambant neuf, des jetées reconstruites et un quai des Sables élargi, voilà les grands travaux qui occupent le quotidien des Sablais au tout début des années 1950.
Ce sont aussi des années pendant lesquelles la station s’enorgueillit d’accueillir les plus grandes stars de l’époque dans ses deux casinos alors que le remblai renie ses antiques villas qui firent la renommée de la station à la Belle Époque pour voir s’élever les premiers immeubles en front de mer dont le célèbre Miramar. De nouveaux quartiers voient le jour dans le sud des Sables, dans les dunes et à La Chaume également.
Alors qu’aux Sables l’activité maritime et le tourisme battent leur plein, de l’autre côté à La Chaume, le quartier populaire et ouvrier, pour les marins, les charpentiers de marine ou les maraîchers, la vie reprend petit à petit ses droits et les fêtes mises entre parenthèses pendant l’Occupation redonnent du coeur à l’ouvrage à une population avide de croquer la vie à pleines dents.
C’est à une promenade photographique et historique inédite que vous invite l’auteur à travers quelques thèmes caractérisant la cité sablaise : le remblai, le centre-ville, la Cabaude, La Chaume, les fêtes populaires, sans oublier la merveilleuse Sablaise, joyau et emblème de la cité.


Merci à Babelio et à geste Editions pour ce partenariat 

Emotions et souvenir au rendez vous !



J'avoue que lorsque j'ai vu ce livre sur Babelio, je n'ai pas hésité une seconde, je ne suis pas native du coin, mais je vis ici depuis 25 ans maintenant et toute petite déjà, mes parents m'emmenait tous les étés sur cette magnifique plage vendéenne, renommée alors pour être une des plus belles plages d' Europe (oui ! carrément !) Alors des souvenirs, j'en ai quelques uns .... 
Le deuxième intérêt de ce livre était que ma moitié, lui est bien du cru ! il a habité longtemps à la chaume, et reste un fervent défenseur de cette partie des Sables qui est toujours restée à part dans le coeur des sablais. "Une espèce de presqu'île" se plaisent à dire les locaux ! Un endroit racé qui nous rappelle que la chaume a porté des ouvriers et des marins en son sein, contrairement à la grande plage des Sables où venait se détendre les bourgeois de l'époque, deux univers différents et riche à leur façon, qui ont vécu face à face en bonne intelligence, malgré un chauvinisme accentué chez les chaumois ! (langage et coutumes)

On trouve même des tee-shirts avec un juron réputé et encore très usité "vérole", 
qui correspond à notre "merde" national !


Au fil des pages, les souvenirs et les émotions sont remontées...

- "Tiens l'école où j'ai grandit ! (détruite aujourd'hui) et là ! mais c'est ma grand-mère Tallyptia qui travaillait dans une usine de sardine... oh ! et la pendule sur le remblai (crée en 1957), lieu de rendez vous incontournable !"

Nous avons passé un agréable moment avec ce livre qui est plutôt un recueil de cartes postales et de photos, pas trop de textes, juste quelques repères chronologiques pour nous rappeler quelques faits marquants, et nous montrer que dans les années 50, on a vraiment ressenti un renouveau palpable. Odette Roux, jeune femme maire et Charles Rousseau qui a suivi à ce poste,  ont marqué cette époque avec le changement radical de la vie des sablais, en orientant tous les travaux de la ville vers la station balnéaire que l'on connait aujourd'hui. Il aura manqué peut-être quelques photos comparatives avec aujourd'hui. Je suis surprise de voir comment, en 50 ans, la ville s'est déployée en rendant les alentours propice au peuplement, elle a modifié son paysage plutôt marécageux en quelques décennies, belle évolution qui est flagrante sur les témoignages photographiques de l'époque. 

C'est un vrai privilège de vivre sur cette côte, mais on regrettera tout de même la démolition de magnifiques maisons sur le front de mer, au profit de grands immeubles et ce, dès 1950 ! et c'est hélas, un constat récurrent en Vendée ( st gilles croix de vie, st jean de Monts, la tranche sur mer ...) Très bien mis en évidence sur les photos, même si on n'en parle pas vraiment dans le texte.

Voilà, ce livre est donc un album de photos-souvenirs, très sympathique, mais qui devrait plutôt convenir à des gens du coin ou qui connaissent déjà l'endroit. Il n'y a pas beaucoup de contenu historique à proprement parlé, et comme le dit l'éditeur, c'est une belle balade photographique.  N'oublions pas que cette plaisante ville qui accueillera de nouveau en fin d'année, le Vendée Globe, rend par la même un hommage à tous les marins qui firent la richesse de cette ville au siècle dernier.


Des figures emblématiques ! j'aime beaucoup les charentaises du monsieur au milieu ! un look soigné !
Le train arrivait jusque sur le port ....
Le pont de la chaume qui n'existe plus a présent et qui a soulevé bien des polémiques !
A droite, la grand mère de mon mari qui met à la main des sardines en boîte !

Le costume des sablaises


Cette photo n'est pas dans le livre - Les Sables d'Olonne Année 2016 !
Elle vous donnera peut-être envie de venir découvrir cet endroit ou il fait bon vivre.

jeudi 11 juin 2015

La comédie française s'expose au petit palais ...


Mélange d'une visite et d'un livre ...





A l'occasion du challenge un genre par mois, je voulais vous faire partager le " beau" livre que m'a offert ma fille grâce à son stage à la comédie-française au service mécénat. (une maman "pas peu fière", autant vous le dire ! ) 

Une exposition au petit palais a permis de faire connaître à un grand nombre, cet établissement qui est un trésor de la culture française et de notre patrimoine. On y découvre une institution et un troupe de comédiens qui fait vivre et revivre, depuis 3 siècles, un répertoire de grands textes classiques pour la plupart. 

La comédie française a été crée en 1680 par Molière, cet établissement est devenu " la maison de Molière", elle est tout un symbole pour cet auteur et fondateur qui sait parfaitement associer dans ses écrits, la légèreté et la profondeur des plus beaux mots de la langue française. 

A travers ce livre, reflet de l'exposition, on découvre le maître des lieux, l'envers du décor, et ce bâtiment qui est un haut lieu du patrimoine avec des archives abondantes en peintures, sculptures, accessoires, costumes, maquettes de décor …Un bel aperçu de la vie de l'époque.




"Le 21 octobre 1680, une lettre datée de Versailles et signée par Colbert et Louis XIV consacre la naissance de la comédie française", deux troupes existantes à Paris y fusionnent. Pensionnés par l'état, identifiables et voués à célébrer l'art du théâtre selon les critères de la hiérarchie, 25 acteurs seront choisis par le roi, et auront très vite le monopole des spectacles sur Paris...

Il y a beaucoup de petites anecdotes sur la vie des comédiens et du théâtre dans ce recueil, on voit défiler ensuite tous les pensionnaires, parfois peints, parfois sculptés et qui rentrent ainsi dans le panthéon des acteurs à succès. Sachez, par exemple que toutes les sculptures dans les couloirs ne sont pas là par hasard, Jean-Jacques Caffieri, un sculpteur renommé, avait eu l'excellente idée vers 1750, de faire le buste d'un comédien contre "un abonnement à vie aux spectacles", le prix de l'un et l'autre étant de 1000 écus, le marché ou l'échange se fit sans aucun problème, cela se propagea aux autres comédiens comme une traînée de poudre... Finalement sans débourser un centime, la comédie française honore ses comédiens par leur présence "sculpturale" dans les bâtiments, hier comme aujourd'hui .... Il fallait y penser et l'idée de ce "Caffieri " nous laisse également un beau témoignage de la splendeur de cette époque, à travers ses oeuvres d'art.
La solennité du lieu rend hommage aux auteurs dont les bustes jalonnent les couloirs....


On trouve aussi des tableaux qui montrent des comédiens immortalisés dans telle ou telle scènes ou pièces de théâtre. Je retrouve ces tableaux et cette ambiance feutrée à travers le livre car j'ai pu visiter ce magnifique endroit et aller voir "le Misanthrope" de Molière dernièrement … et je vous invite à en faire de même en déposant votre séant, le temps d'une soirée dans cette magnifique salle, si vous passez par Paris.  
Ce théâtre respire l'histoire et pour les amateurs de théâtre, 
c'est un endroit enchanteur  !

Photo personnelle de la salle Richelieu, prise avant  la représentation du Misanthrope de Molière


Nicolas Mignard a peint Molière dans le rôle de César ( entre 1661-1665)