lundi 23 avril 2018

La dame du manoir de Wildfell Hall - Anne Brontë

Présentation de l'éditeur ( Archipoche) - Romance, histoire de vie
Traduction :  Denise et Henry Fagne
Publié en 1848, La Recluse de Wildfell Hall, qui analyse sans concession la place des femmes dans la société victorienne, est considéré comme l'un des tout premiers romans féministes. Ce titre méconnu entretient, comme l'a souligné la critique moderne, de nombreux liens avec Les hauts de Hurlevent d'Emily Brontë. on y retrouve notamment les mêmes thèmes: alcoolisme, violence masculine corruption de l'enfance... Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall? On ne sait pas d'où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils. Son arrivée alimente toutes les rumeurs dans la petite communauté villageoise et éveille l'intérêt puis l'amour d'un cultivateur, Gilbert Markham. La famille de Gilbert. est apposée à cette relation et petit à petit, Gilbert lui-même se met à douter de sa secrète amie. Quel est le drame qu'elle lui cache ? Et pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ?
Titre original : The Tenant of Wildfell Hall (1848)



A l'occasion du challenge des 12 thèmes organisé par A-little-bit-dramatic, j'ai sorti de ma pile, un classique, chose rare en ce qui me concerne et je n'ai vraiment pas été déçue, j'ai même beaucoup aimé lire ce "romantique" roman ! On connait peut-être mieux les deux soeurs aînés d'Anne, Charlotte, née le 21 avril 1816 et Emily, née le 30 juillet 1818. Elles ont toutes trois, deux ans d'écart et leur fraicheur apporte une autre approche de cette période, perturbée politiquement par les fragilités internes de la société impériale britannique naissante et la fin des guerres Napoléoniennes. Cette vision nouvelle est aussi celle d'un mouvement littéraire qui ne cesse de prendre de l'ampleur alors, celui de l'amour et des sentiments exacerbés, on est vraiment dans le romantisme associé au naturalisme, et si on se remet dans le contexte, c'est très courageux pour ces jeunes femmes d'affronter le monde en dévoilant les problèmes de société tels que la place de la femme dans la société, les vices de la boisson, la violence conjugale, l'éducation, le mariage... autant de thèmes toujours d'actualité, et qui suscitent déjà l'intérêt. A l'époque, ces récits ont dû faire bondir les bonnes familles de leurs corsets !

Toutes ces émotions sont d'ailleurs très bien mises en scène, et j'avoue ne pas m'être ennuyée une seconde malgré quelques passages répétitifs et l'envie bien souvent de mettre un coup de pied dans cette fourmilière de gens bien pensant qui se laissent constamment entortiller et mener par le bout du nez. C'est le cas de notre héroïne Helen, attachante et naïve, elle finira par prendre conscience de son propre malheur auprès d'un homme charismatique qui deviendra vite détestable pour sa femme et son entourage. Mais en bonne épouse, elle gardera sa dignité malgré l'humiliation, et trouvera finalement la voie du repos et du bonheur, mais je vous laisse découvrir cette belle histoire qui offre une grande palette d'émotion et de couleur.

L'originalité du récit tient beaucoup dans sa conception même, car l'auteur nous dévoile l'histoire par les différents points de vue des protagonistes, et toujours d'une manière détournée, soit par une correspondance, soit par la lecture d'un journal intime, et cette manière d'assembler tous les témoignages est très vivante. Le style est fluide et agréable, il n'est pas trop descriptif et suggère une ambiance mélancolique et anglaise à souhait. C'est un peu la marque de fabrique des soeurs Brontë qui nous font souvent voyager dans des manoirs sinistres, perdus dans des landes désolées et avec des personnages tourmentés et mystérieux. Et si ce voyage romantique vous tente ! vous risquez de passer un bon moment dans cette campagne anglaise !




Le romantisme est un mouvement culturel apparu à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre et en Allemagne et se diffusant à toute l’Europe au cours du XIXe siècle, jusqu’aux années 1850. Rejet du classicisme et du siècle des Lumières, Il s’exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique, la politique et la danse. Il se caractérise par une volonté de l'artiste d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer ses états d'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique.


 
• Les précurseurs :  Rousseau avec les rêveries du promeneur solitaire, Chateaubriand,
• Les grands auteurs romantiques :  Lamartine, Hugo, Musse, Stendhal.

Image souvent associée au romantisme :
Caspar David Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages, 1817-1818 (Kunsthalle de Hambourg).

Si vous souhaitez pousser plus loin :
-http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/le_romantisme_en_litt%C3%A9rature/185879
- http://www.espacefrancais.com/le-romantisme/

lundi 16 avril 2018

En ce moment chez Lili ...# 17 Spécial Printemps du Livre

 

Ouverture de cette superbe journée au Printemps du livre de Montaigu, 
sous le président Mr Michel Bussi 
Un salon que j'aime pour plusieurs raisons, d'abord sa proximité, 
il est convivial à taille humaine, il y a une très bonne organisation
avec un excellent animateur Philippe Chauveau
qui nous offre des entretiens intéressants et consistants
alors pour en savoir plus ... cliquez ci dessous 


vendredi 13 avril 2018

Soeurs - Bernard Minier

Présentation de l'éditeur (XO éditions) thriller - policier

Mai 1993. Deux sœurs, Alice, 20 ans, et Ambre, 21 ans, sont retrouvées mortes en bordure de Garonne. Vêtues de robes de communiantes, elles se font face, attachées à deux troncs d’arbres.

Le jeune Martin Servaz, qui vient d’intégrer la PJ de Toulouse, participe à sa première enquête. Très vite, il s’intéresse à Erik Lang, célèbre auteur de romans policiers à l’œuvre aussi cruelle que dérangeante.
Les deux sœurs n’étaient-elles pas ses fans ? L’un de ses plus grands succès ne s’appelle-t-il pas La Communiante ?… L’affaire connaît un dénouement inattendu et violent, laissant Servaz rongé par le doute : dans cette enquête, estime-t-il, une pièce manque, une pièce essentielle.

Février 2018. Par une nuit glaciale, l’écrivain Erik Lang découvre sa femme assassinée… elle aussi vêtue en communiante. Vingt-cinq ans après le double crime, Martin Servaz est rattrapé par l’affaire. Le choc réveille ses premières craintes. Jusqu’à l’obsession.
Une épouse, deux sœurs, trois communiantes… et si l’enquête de 1993 s’était trompée de coupable ?
Pour Servaz, le passé, en resurgissant, va se transformer en cauchemar. Un cauchemar écrit à l’encre noire.



Je remercie avec un grand "R" Babelio et la maison des éditions XO pour ce magnifique cadeau ! Cadeau car c'est vraiment ce que j'ai ressenti en lisant ce livre quelques jours avant sa sortie. Savourer d'avance le dernier roman de cet auteur fut un subtil délice ! N'ayons pas peur des mots. J'ai adoré !

Il me tardait de retrouver Servaz, et ayant sauté les deux derniers tomes, j’avais un peu peur d’être à la ramasse. Mais pas du tout, on peut lire "Soeurs" comme un roman à part entière, mais je conseillerai quand même d’aborder cet épisode en ayant au moins lu "Glacé" et éventuellement "le Cercle", il y a des évocations de ces histoires précédentes, et on sent mieux de quoi ça parle. Et puis surtout, quand on aime le héros, notre attachement est sans contexte un élément fort, motivant et plus émouvant dans la perception de l'histoire, comme c'est le cas ici.


Dans ce tome, l'approche est originale, l'auteur nous offre une pause en fouillant le passé de notre commandant, on revient à ses débuts dans la police judiciaire de Toulouse, nous sommes dans les années 90 et découvrons un Servaz, jeune et novice en la matière, il est confronté dès sa première enquête à un double meurtre, celui de deux jeunes filles Alice et Ambre. Les circonstances de ce massacre paraissent étranges, et très vite, l'équipe trouve un dénominateur commun, Erik Lang, un auteur à succès controversé, tout l'accuse et comme la résolution de l'enquête n'a pu se faire réellement par manque de preuve, l'ombre et le doute de cette histoire plane désormais sur Servaz. Alors quand une nouvelle victime subit le même sort, quasiment 30 ans plus tard, Servaz se retrouve projeté dans son passé, aurait-il laissé le vrai coupable en liberté ?...

Et revoilà donc Servaz, en questionnement permanent et au commande de cette nouvelle enquête, il a quelques années d'expérience en plus, une maturité évidente et une féroce envie de ne rien laisser passer cette fois-ci. Je ne vous cache pas que le nom de la victime a de quoi surprendre puisqu'elle le ramène directement dans la vie de Lang et de ses démons. Il y aura de nombreux flash-back dans cette histoire, et cela nous permettra de sentir l'évolution psychologique de Martin, on découvre ainsi certains pans de sa vie, son père, et l'enfance de Margot qu'on a appris a apprécier dans la série. Puis d'un point de vue plus professionnel, l'évolution des méthodes de la police et la modernité qui sert au mieux les intérêts des enquêteurs de nos jours. Bref, on sent les époques différentes, le contexte est ciselé et la gageure de nous embarquer est réussie !

L'omniprésence d'Hirtmann est balayé par un nouveau meurtrier qui joue à son tour dans la cour des grands, il va nous donner des rebondissements et de belles suées. Je vous préviens, quand on commence un Minier, on court après l'insomnie et le plaisir de lire une excellente histoire. C'est toujours aussi bien ficelée, l'écriture est fluide et coulante, elle s'insinue en vous jusqu'à la dernière page. Les détails sont là, croustillants et justes, donnant le  frisson et la réflexion en même temps. Il a su nous donner une histoire encore originale et palpitante en exploitant d'autres facettes de son personnage fétiche.

Ah ! Les serpents c'est pas mon truc, alors âmes sensibles motivez-vous !... j'ai du me percher sur une chaise ou rentrer mes pieds très vite sous les draps à certains instants ! Il ne nous ménage pas le bougre ! On sourira aussi en étudiant le portrait de Lang, l'auteur écrivain adulé devant des fans prêtes à tout, un comportement que l'auteur peut sans doute ressentir ou commencer à connaître ...
Il serait intéressant d'avoir son opinion à ce sujet ! ( je note la question pour le salon de Montaigu ! )

J'ai des éloges plein mon panier, et j'ai eu beaucoup de plaisir en retrouvant la fine équipe qui gravite et s'étoffe autour de Martin Servaz, fan inconditionnelle de ce héros récurrent, je recommande !
"Nuit" rejoindra ma pal ce week-end car j'ai l'intention de recroiser Bernard Minier, présent encore une fois au printemps du livre de Montaigu, pour mon plus grand bonheur et celui de ses fans ! et ma deuxième question sera  ... Alors à quand les prochaines aventures de Servaz ? ...





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lundi 9 avril 2018