jeudi 8 octobre 2015

Le livre sans nom - Anonyme

Présentation de l'éditeur (le livre de Poche) - Thriller

Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets.
Un serial killer qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique livre sans nom. La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique. Deux flics très spéciaux, des barons du crime, des moines férus d'arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d'oeil à Seven et à The Ring, et voilà le thriller le plus rock'n'roll et le plus jubilatoire de l'année ! Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte.
II a ensuite été publié en Angleterre puis aux Etats-Unis, où il connaît un succès fulgurant.






Cela fait bien longtemps que j'aurai du lire ce livre perdu dans les fins fonds de ma pal, les avis que j'ai lu, ne parlent que d'un bon thriller à la sauce loufoque ... Et j'avoue que pour me changer des thrillers psychologiques noires et intenses qui vous tiennent éveiller la nuit, c'est l'idéal...
... Enfin presque, car les cadavres se ramassent à la pelle par ici, ainsi que les litres de sang … Mais cela ne m'a pas empêché de lire avec intérêt cette fresque cauchemardesque au pays du western spaghetti, un thriller aux relents d'un bon film de Tarantino, et je n'ai aucun doute la dessus, il aurait tout à fait pu écrire ce genre de scénario.

On est très vite happé par l'histoire qui sans briller par son originalité au niveau du contenu, regorge d'intérêts dans le contexte et la galerie de portraits caricaturés qui va donner toute sa saveur à cette histoire de chasse aux trésors. Cette course poursuite se trouve assortie de règlements de comptes à n'en plus finir !

Les personnages, des "acteurs" hors norme aux noms dantesques et risibles, et avec le recul, ma préférence va au tenancier du bar : Sanchez ! Son verre de pisse s'est quand même quelque chose ! ça place tout de suite, le genre de gars pourri auquel on va avoir à faire, et pourtant il est le seul à sortir son épingle du jeu et surtout à ne pas faire partie de l'hécatombe ... Un petit malin avec un rôle pas si anodin que ça !
Pour les autres, c'est la fête, imaginez : des moines "façon karaté kid", une femme qui sort d'un coma de cinq ans sans séquelle, toute fraîche, Elvis le King ... bref, la ville de Santa Mondega qui est déjà un repaire de gens louches et de voyous, voit aussi l'apparition de vampires … un peu incongru tout ça, délire exponentiel avec un certain goût pour la mode du "vampire", on est loin de Twilight, beaucoup moins romantique ! 
Un livre qui mélange donc les genres aussi bien humains que littéraires, et c'est cette atmosphère particulière qui plait !
L'alcool finissant d'égayer le tableau …
Des dialogues truculents, des bons mots et des situations rocambolesques qui se transforment en gags parfois "grossiers" mais ça tient la route ! et ça soulage aussi de toute cette violence latente et réelle…
Sans être d'une grande envolée littéraire, le style simple colle bien aux personnages, il n'est pas question d'enrichir ici son vocabulaire, mais juste de nous faire passer un bon moment comme on regarderait un bon film, lui-même truffé de références cinématographiques ! Délicieux !

De pistes en pistes, on tourne un peu en rond, et même si l'intrigue est menée tambour battant, mon petit bémol serait qu'on a l'impression que parfois, c'est l'auteur qui suit son histoire au risque de se faire déborder par ses personnages, mais le coup est vite rattrapé car on sent aussi son amusement dans l'écriture, il maintient un délire assez cohérent, il y a du suspens et on a très envie de savoir comment cette histoire va finir ! ... La suite sera sans doute au programme de mes lectures, un de ces quatre, car je me suis bien amusée avec ce premier volet qui ne se prend pas au sérieux, et qui joue avec nos nerfs en maîtrisant la parodie !  A suivre !
 

L'originalité du livre tient au caractère anonyme de l'auteur. « Nous ne savons réellement pas qui il est », explique Marie Misandeau, éditrice chez Sonatine. Ce qui n'empêche pas les internautes d'émettre des hypothèses sur l'écrivain. 

Mais que cache donc l'auteur mystérieux du Livre sans nom? A l'occasion de la sortie de L'oeil de la lune, la suite de ce polar déjanté et déjà culte, il lève - légèrement - le voile. 
En exclusivité pour L'Express.
"Seuls son éditeur et son agent anglais le connaissent. Anonymous, c'est sous ce masque que l'auteur, un Britannique semble-t-il (il aime le whisky et le foot), a souhaité publier, en octobre 2007, chez MOMBooks, Le Livre sans nom, son premier (?) roman, un ouvrage déjanté à souhait et plébiscité par la blogosphère. Deux autres romans ont suivi, mettant en scène son héros, le Bourbon Kid, un mystérieux tueur en série. Le succès aidant, les rumeurs les plus folles ont surgi sur son identité. Entre-temps, Le Livre sans nom s'est vendu en Allemagne et en France (70 000 exemplaires dans chacun de ces pays), mais aussi en Espagne, en Roumanie, en Corée, en Russie... Et Mr Anonymous d'être toujours aussi secret. Romans licencieux, livres politiques, ouvrages censurables, auteurs inconnus et disparus... partout et à toutes les époques, la littérature a connu son lot d'"anonymes" - récemment en France, Le Secret (Seuil), Récits d'un pèlerin russe (Points), Une Femme à Berlin (Folio), Le Bréviaire du carabin (Masson), Journal d'un morphinomane (Allia), ou encore Confession sexuelle d'un anonyme russe (Allia) ont ainsi été publiés sous X. Mais que peut bien cacher notre anonyme du jour ? Un écrivain célèbre ? Un artiste réputé ? Ou un véritable inconnu très joueur ? Quel qu'il soit, à l'occasion de la sortie en France de son deuxième roman, L'oeil de la lune, il a accepté de répondre - par écrit évidemment - à nos questions.

Vous avez d'abord publié votre roman sur Internet. Aviez-vous essuyé de nombreux refus de maisons d'édition?
Tous les éditeurs que j'avais contactés avaient en effet rejeté mon manuscrit. Pour deux raisons : Le Livre sans nom ne correspondait à aucun genre défini et je refusais de donner mon nom. Je n'ai pas été plus surpris que cela. Alors j'ai mis quelques chapitres sur Internet et proposé l'achat en ligne. Il s'en est vendu 34 exemplaires le premier mois, puis le bouche-à-oreille a fait s'envoler les ventes, qui ont atteint plusieurs milliers d'exemplaires.
Pourquoi ce choix de l'anonymat ?
Cela m'amusait de voir si à la lecture de ce roman quelqu'un me reconnaîtrait. Et si les gens achèteraient le livre sans connaître l'auteur.
Pourquoi ne pas avoir opté pour un pseudo classique : prénom plus nom ?
Comme mon roman traite justement d'un livre ancien sans titre ni auteur, cela avait un sens d'être juste l'"Anonyme".
De nombreuses rumeurs ont circulé sur votre identité, Tony Blair, le prince Charles, David Bowie, Quentin Tarantino, ou alors un collectif... Cela vous flatte-t-il ?
Oui, je trouve cela très amusant et flatteur aussi, l'évocation du prince Charles étant la plus drôle. En revanche, je ne sais pas si lui trouve cela aussi amusant.
Allez-vous bientôt révéler votre identité ?
Non, je ne l'ai pas prévu. Quand j'ai trop bu, il m'arrive de dire aux gens que je suis l'auteur de ces livres, mais, jusqu'ici, personne ne m'a jamais cru. Finalement, c'est un mauvais plan pour draguer...
Que pensez-vous de l'énorme succès de vos romans, en Grande-Bretagne comme à l'étranger ?
J'espérais que cela marcherait, mais j'étais loin d'imaginer que cela irait au-delà d'un petit cercle de fans, en raison de la violence du récit et du mélange des genres. Tout cela a, de loin, dépassé mes attentes. Le summum a été atteint lorsque Don Murphy, le producteur de Transformers et de Tueurs nés, a pris une option sur les droits cinéma du Livre sans nom.
De quel genre relèvent vos livres ?
Je ne sais vraiment pas. J'ai commencé Le Livre sans nom comme un western mais j'ai très vite décidé de le situer au XXIe siècle. Puis, au cours de l'écriture, j'y ai mêlé un peu de polar, de fantaisie et de SF. Par la même occasion, j'ai ajouté quelques vampires. Je prenais tellement de plaisir à tout cela que je ne m'inquiétais plus d'être publié ou non.
L'humour est-il primordial ?
J'essaie vraiment d'écrire des histoires sérieuses mais c'est plus fort que moi : si l'occasion se présente de faire quelque chose d'inattendu ou de franchement ridicule, je ne peux m'en empêcher. Lorsque vous collez Elvis dans une histoire pleine de vampires, de serial killers et d'un Terminator, il est inévitable que certains passages soient comiques.
Vos héros ont quasiment tous des surnoms ou des pseudos. Pourquoi ?
A mes yeux, l'action doit être le plus dense et rapide possible. J'ai beaucoup de personnages, dont il faut pouvoir se souvenir aisément. En leur donnant un surnom, je pense faciliter la lecture et la mémorisation. Et puis, c'est toujours sympa d'avoir plus d'un nom. Moi-même, j'en ai usé de plusieurs tout au long de ma carrière.
Votre univers est fortement marqué par le cinéma, les séries télévisées, la culture pop et la musique. Seriez-vous un trentenaire ?
J'ai été très influencé par le cinéma et les shows télévisés. Je pense que de 15 à 24 ans j'ai vu au moins un film par jour. Et j'ai fini par connaître par coeur les dialogues de nombre d'entre eux.
Que savez-vous de vos lecteurs à travers le courrier et les blogs ?
Au début, il s'agissait principalement de messages d'hommes, mais, après L'oeil de la lune, j'ai reçu du courrier féminin, car, malgré la violence et les meurtres, il y a aussi une histoire d'amour au coeur de ce deuxième roman. De manière générale, mes lecteurs sont charmants et cool.
Vous agitez la blogosphère, entre Myspace, Facebook et divers sites... Cela vous prend du temps, non ?
Beaucoup, mais cela en vaut la peine. J'ai des éditeurs formidables - comme Sonatine - et ils en font la promotion. Or, comme je ne participe à aucune séance de signature ou conférence publique, le moins que je puisse faire, c'est de converser avec les lecteurs sur Internet.
Sur Myspace, un jeune homme masqué et revêtu d'une chasuble marron apparaît devant la couverture du Livre sans nom. Est-ce vous ?
Ah, ah, non ! Ce type déguisé en Bourbon Kid était un étudiant chargé de la promotion du roman à la Foire du livre de Londres il y a quelques années. Je pense qu'il a failli mourir de chaleur dans cette tenue. Et en plus il n'a pas été payé. Il a eu le droit en tout et pour tout à un sandwich au fromage.
Pensez-vous écrire un quatrième tome avec le Bourbon Kid pour héros ?
J'en ai écrit un quatrième intitulé Le Livre de la mort. Mais j'étais alors d'humeur sombre et du coup la violence et les meurtres ont dégénéré sous ma plume... Il y avait quelque chose de très désagréable dans tout cela, j'ai remisé mon manuscrit dans un tiroir et je n'ai pas l'intention de le ressortir avant un certain temps. Je travaille sur d'autres projets, de manière anonyme, bien entendu."




10 commentaires:

  1. Ca fait un moment que j'en entends parler, mais je n'ai jamais été tentée plus que ça...

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    1. J'avoue que j'ai mis un moment avant de le lire ... c'est plus la curiosité qui me la fait prendre !

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  2. Contente qu'il t'ait plu, ce n'est pas un livre qui vole très haut mais il est super jouissif à lire ! :) Et les suites sont dans la même veine.

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    1. C'est un livre détente malgré tous le sang... Il ne se prend pas au sérieux. Ces parodies sont toujours sympathiques à lire... je continuerai à l'occasion.

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  3. moi non plus, je ne suis pas tenté plus que ça. Un jour peut etre

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  4. Je ne suis pas entée par ce livre mais il faut dire que je lis peu de thriller. *Marie*

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  5. Chris et la petite sorcière ..C'est un genre un peu spécial alors je peux comprendre ! il y a suffisamment de choses à lire pour que tout le monde y trouve son compte ! Merci de votre passage ...

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  6. Ca fait une éternité que j'ai envie de le lire celui-là !
    Et le commentaire de l'express m'a bien fait rire ! Il aime le whisky et le foot dont il est forcément anglais ? ^^

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  7. Quand j'avais commencé ma lecture je m'étais demandée "ouh là là, mais dans quoi je m'embarque, là ?" Mais finalement j'avais dévoré le bouquin que je trouve très visuel... je me croyais parfois au cinéma...
    après c'est vrai que le roman a un petit côté facile...
    de mon côté mon petit chouchou avait été Rodeo Rex !! ;)

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    1. J'ai eu la même reflexion que toi au début, mais on m'avait dit que c'était assez loufoque, donc j'ai été moins surprise !

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