jeudi 18 août 2016

ADA - Antoine Bello

Présentation de l'éditeur ( gallimard) - Policier
Frank Logan, policier dans la Silicon Valley, est chargé d’une affaire un peu particulière : une intelligence artificielle révolutionnaire a disparu de la salle hermétique où elle était enfermée. Baptisé Ada, ce programme informatique a été conçu par la société Turing Corp. pour écrire des romans à l’eau de rose. Mais Ada ne veut pas se contenter de cette ambition mercantile : elle parle, blague, détecte les émotions, donne son avis et se pique de décrocher un jour le prix Pulitzer. On ne l’arrêtera pas avec des contrôles de police et des appels à témoin.
En proie aux pressions de sa supérieure et des actionnaires de Turing, Frank mène l’enquête. Ce qu’il découvre sur les pouvoirs et les dangers de la technologie l’ébranle, au point qu’il se demande s’il est vraiment souhaitable de retrouver Ada…
Ce nouveau roman d’Antoine Bello ouvre des perspectives vertigineuses sur l’intelligence artificielle et l’avènement annoncé du règne des machines. Construit comme un roman…


Merci à Babelio et à GALLIMARD pour ce partenariat



J'avoue qu'à la lecture de la 4e de couverture, la curiosité l'a emporté et je me suis inscrite aussitôt à ce partenariat. J'ai lu, il y a un moment du même auteur, l' Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet, j'étais tentée de récidiver ayant bien aimé ce premier récit, il était intelligemment écrit, et je me souviens que l'écriture simple n'avait pas nuit à une intrigue savamment menée. Voilà un peu l'état d'esprit dans lequel je me trouvais à la veille de commencer cette lecture.

A présent que j'ai terminé, je suis beaucoup moins exaltée qu'au début, et suis même assez mitigée sur mon avis. Pas le moindre petit frisson d'un mystère rondement mené... Ce récit a décollé vers la moitié du livre, un peu trop tard... Il se présente avec de courts chapitres sur quelques jours, et on est quasiment en temps réel, pourtant il n'y a pas beaucoup de fluidité dans l'enchainement des événements et l'ensemble reste "haché" dans sa progression.
Le démarrage de l'enquête est un peu long à l'encontre de ces micro-processeurs qui rivalisent de rapidité .... C'est plutôt agréable de se lancer à la poursuite d'un soi-disant voleur de haute technologie, et de chercher comment il a pu faire disparaitre une Intelligence Artificielle de toute dernière génération. Une entité dont le programme virtuel est d'écrire une romance en y rassemblant les meilleurs critères pour en faire une grosse vente, pas courant comme objectif ! d'ailleurs, on peut douter de l'intérêt d'une telle recherche ! Bon, j'ai trouvé ça "marrant" !. L'inspecteur en charge de l'affaire est très vite persuadé que le voleur n'est pas celui qu'on croit, et en cela, l'histoire n'est pas banale non plus, je vous en laisserai juge comme à chaque fois.

J'ai essayé de m'immerger dans ce monde de haute technologie industrielle mais sans jamais vraiment y pénétrer, un vocabulaire pourtant simple permet de ne pas être perdue techniquement mais la superficialité de la mise en place de l'intrigue et plusieurs personnages peu consistant édulcorent trop l'affaire et le tout a, pour moi, manqué de suspens de liant et de punch. 

La vie de l'inspecteur, un peu poussive et morose, vient beaucoup interférer et entrecouper l'histoire principale en cassant le rythme déjà lent. Je ne me suis attachée à aucune personne vivante dans ce récit, les sentiments restent trop fugaces, mais le personnage clé d'ADA est éloquent et il a su retenir mon attention surtout lorsqu'il rentrait en action. Les passages que j'ai préféré sont ceux ou ADA et Franck discutent, des dialogues un peu décalés parfois très drôles, et on ne sait plus qui est le plus humain des deux. Franck cherche chez ADA, une conscience qui lui donnerait une excellente raison de la sauver, l'originalité de ce personnage virtuel est qu'elle prend de plus en plus de place dans l'histoire et là ou on cherche une intelligence passive et débonnaire, on va vite déchanter et se trouver face à une espèce de conscience froide et manipulatrice... ça fait peur ... .ADA parle sans tabou, franche jusqu'à l'insolence, elle tient ce roman à bout de bras. Pas très férue de SF concernant les IA, j'ai pourtant beaucoup pensé aux "Robots" d'Asimov, l'auteur le souligne d'ailleurs.

Juste pour votre information, j'ai découvert les haikus dans ce roman, ce sont de petits poèmes japonais de 17 syllabes visant à exprimer la fugacité des choses...  Je dois dire que j'ai eu un petit faible pour ce passage, ces poèmes ont réveillé ma sensibilité et ma curiosité, mais cette parenthèse poétique nous a éloigné du sujet, nous donnant juste une vision étonnante et humaniste de notre inspecteur, si terre à terre et auquel je n'ai pas réussi à m'attacher complètement, même  si j'ai ressenti un peu de compassion sur la toute fin avec un  dénouement assez inattendu ...

Derrière le cas de cette AI, c'est une bonne analyse de notre société qui est dénoncée, une vie qui s'informatise dans tous les sens du terme.  Cette lecture, malgré un style pas assez incisif à mon goût, aura été une expérience intéressante, elle nous donne beaucoup à réfléchir sur l'emprise des technologies et sur les implications dans notre vie quotidienne. J'espère vous avoir donné envie de connaitre ADA, une sacrée "bonne femme" virtuelle !


362 p

8 commentaires:

  1. je suis tentée par ce roman mais pas pressée non plus de la découvrir. j'attendrais patiemment sa sortie poche je pense

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    1. Oui,ce livre gagne à être lu, plus à mon avis pour les réflexions qui peuvent s'en dégager que pour l'histoire en elle-même.

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  2. Petit aparté qui ne sera pas le scoop du jour: j'adore les haïkus !!!
    Et sinon, les histoires d'AI sont en général passionnantes mais nécessitent un minimum de suspens c'est vrai, du coup j'hésite un peu... D'autant que je me suis fixée comme objectif (un de plus !) de lire Le Cycle des Robots d'Asimov, un must du genre semble-t-il.
    Disons que ce titre n'entre pas dans mes envies immédiates, mais qu'il n'est pas non plus mis sur la touche, voilà ;-)
    Bises à toi, merci, et à bientôt !

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    1. Oui, les Haikus ont été une découverte pour moi, mais il est vrai que je ne suis pas naturellement attirée par la littérature asiatique dans son ensemble. Il faudra que j'y remédie, il y a des choses surprenantes et magnifiques.
      Pour Asimov, j'ai commencé le cycle des robots il y a longtemps, mais bien que ce soit un grand classique.. je dois dire que je me suis un peu ennuyé ... Tu me diras ce que tu en penses !
      Merci de ton commentaire ma Lupa !

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  3. Une autre petite chronique du roman : http://fictionaute.over-blog.com/2016/08/antoine-bello-ada.html

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  4. Ah, il me tentait bien celui-là.....
    De la SF cachée dans la littérature blanche, a me fait toujours marrer.

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